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LE
CLERGE BELGE
EN 4881
D’APRES LES DEPOSITIONS FAITES SOUS LA FOI DU SERMENT
DANS L’ENQUETE PARLEMENTAIRE
DISCOURS
PRONONCE A LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS DANS LA SEANCE DU 22FEVRIER
PAR
le comte GOBLET D’ALVIELLA
BRUXELLES
M. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR-EDITEUR
45, RUE DU POINCON, 45
1881
��d’apres les depositions f aites sous la foi du serment
DANS L’ENQUETE PARLEMENTAIRE
DISCOURS
PRONONCE A LA CHAMBRE DES BEPRESENTANTS DANS LA SEANCE DU 22 FEVRIER 1881
par le comte GOBLET D’ALVIELLA
Discussion du budget de la Justice pour Vexercice 1881
{chapitre des cudtesj
■ M. Goblet d'Alviella.-—Messieurs, je regrette et jem’applaudis a la
fois de devoir prendre la parole apres l’honorable membre qui vient de
se rasseoir. Je le regrette, car la sympathie et l’estime qui entourent la
parsonnalite de l’honorable chanoine de Haerne m’embarrassent un peu
dans les accusations que j’ai a diriger contre le corps dent il porte la
robe et dont il a pris la defense dans son discours. Mais, d’autre part,
,le tableau qu’il nous a tracb du clergd, tableau que justifie et sa propre
personne et peut-etre aussi ses souvenirs de 1830, ce tableau de ce que
devrait etre ou de ce qu’a ete le clergh beige est de nature d mieux
faire sentir le, contraste de la description que j’ai d vous en faire aujOUrd’hui.
�Je ne suivrai pas l’honorable membre dans tous les ddveloppements
par lesquels il s’est efforcd de prouver que les traitements du clergd
catholique etaient une simple indemnity, Equivalent des revenus eccldsiastiques supprim6s en 1790. Je congois qu’on considere le traitement
du clergy comme une indemnity si l’on reconnait a l’Eglise catholique
le caractere de socidt6 perpetuelle et autonome, existant par elle-meme
en presence de l’Etat. Mais pour nous autres qui nous inspirons du droit
moderne, du droit constitutionnel, qui ne voyons en presence de l’Etat
que des ministres du culte, et non une dglise ou meme des 6glises, nous
devons declarer, comme l’honorable M. Thonissen l’a lui-meme quelque
peu reconnu dans son rapport, que le clerg6 catholique comme les autres
clergds, doit etre rdmun^rd en proportion du service social qu’il rend.
Or, comment mesurerons-nous Etendue de ce service social? Il y a deux
elements A prendre en consideration A cet dgard: — d’abord le nombro
des fideles que l'e clerge est appele A desservir, — ensuite la convenance
avec laquelle il remplit sa mission religieuse.
C’est l’Etat qui paye les ministres du culte; l’Etat a done le droit
d’apprecier leurs services dans les limites de son droit constitutionnel.
En thdorie, beaucoup de gens pensent, et je suis de ce nombre, qu’il
ne faudrait r^mundrer aucune espece de clerge; mais je suis le premiei’ & reeonnaitre que la Constitution de 1830 nous oblige & rdmund»
rer le clergd proportionnellement aux services qu’il rend.
Pour apprdcier ces services, je compte done m’appuyer sur des docu»
ments officiels, sur des depositions faites sous la foi du serment, sur
les aveux du clerge lui-meme, en un mot sur toutes les revelations de
l’enquete scolaire.
Cette enquete ne fait que commencer. Elie ne s’est portee que sur
certains cantons, et cependant le jour qu’elle jette sur les paroles et les
actes du clerge me semble pleinement suffisant pour justifier les amendements que nous avons eu 1’honneur de proposer au budget des cultes.
J’avais commence a relever, dans ces depositions, toutes les attaques,
toutes l,es insinuations, toutes les calomnies que, d’apres certains temoignages, des ministres du culte, dans la plupart des paroisses, auraient
dirigees non pas seulement contre les liberaux, contre les institutcurs,
contre les peres de famille qui envoient leurs enfants aux ccoles communales, mais encore contre toutes les autorites qui, d’une fagon quelconque, cooperent A l’ex6cution de la loi scolaire : depuis les adminis
trations des moindres villages jusqu’aux Chambres, aux ministres, au
Roi lui-meme, dont la personne n’a pas toujours dte respectee dans cette
triste campagne. Mais, au bout de quelques pages, je dois dire que,
devant l’abondance et surtout la qualite des materiaux, la plume m’est
tomb^e des mains de ddgout autant que de lassitude.
�— 3 —
■* . Je laisserai done le soin de poursuivre ces recherches A ceux qui
- veulent voir par eux-memes comment la majority de notre clergb professe l’amour du prochain et le respect de l’autoritb. Je me bornerai
pour le moment h montrer combien se sont trompbs les membres de la
droitequi, avec une parfaite bonne foi.je le veuxbien, —dans une excellente intention, je le veux bien encore, — mais induits en erreur par des
renseignements incomplets, et peut-etre sous l’empire de ces illusions
que favorise l’esprit de parti, sont venus prbtendro que les sacrements
btaient partout accordbs aux enfants des bcoles communales et h leurs
parents, ou du moins que le refus des sacrements A ces deux categories
btait la rare exception.
Je ne pense pas qu’apres avoir jetb les yeux sur les documents de l’en»
quote parlementaire, on puisse encore soutenir que ces refus soient l’exception, car ils constituent au contraire la regie presque invariable; c’est
l’octroi des sacrements qui est l’exception, la rare exception.
Commengons par les enfants.
Non seulement nous voyons les sacrements refuses aux Aleves des
-- deoles communales qui ont dbj^, fait leur premiere communion, mais
encore aux bleves des bcoles d’adultes et des bcoles dominicales, ou la
religion n’est pas et n’a pas btb enseignbe.
Quant h la premiere communion, on ne l’a pas refusbe directement,
mais on a tout fait pour arriver au meme but, soit en refusant de donner
l’enseignement du catbchisme aux enfants des ecoles communales, soit
en donnant cet enseignement exclusivement dans le local des bcoles
litres, soit meme en le donnant dans leglise aux heures qui contra, riaient le plus le programme de l’enseignement communal.
On vous a dbjh retracb le tableau de toutes les avanies que les min-rstres du culte prodiguent aux enfants des bcoles communales, depuis la
simple injure jusqu’aux sbvices dont les tribunaux ont du s’occuper.
Ainsi que l’honorable M. Bara l'avait dbjh affirme, l’an dernier, dans la
discussion du budget de la justice, on a vu, dans plus d’une locality, les
dlbves des bcoles communales arrachbs de leur banc au catbchisme et
forcbs de s’agenouiller sur les dalles nues, ou encore consignbs h la
porte de l’bglise et exposes A toutes les intempbries, uniquement pour
atteindre leurs parents qui les maintenaient aux bcoles offlcielles ou
peut-etre pour les dbgouter de cette frbquentation I
Ce n’est pas tout. Le clergb a trouvb un moyen plus radical encore
; d’empecher les enfants des bcoles communales de faire leur premiere
communion : il a tout simplement supprimb la premiere communion de
1’annbe derniere. C’est ce qui s’est passb a Gedinne, a Malvoisin, h
Patignies, a Fescheux, & Bolinne, — car c’est ainsi que l’Eglise applique
'
s
�ddsormais la belle parole du Christ : « Laissez venir & moi les petits
enfants. »
Quant aux parents, on a refuse l’absolution, non seulement aux peres
et aux meres des sieves, mais encore — comme & Couvin et & Focant —
aux grands-peres et aux grand’meres, aux oncles et aux tantes.
A Louette-Saint-Denis, le secretaire communal depose qu’il a ete
excommunie parce qu’ayant un enfant de 4 ans, il n’a pas voulu s’engager & le mettre a lecole catholique, le jour ou il aurait atteint lage
d’ecole, si alors l'ecole catholique existait encore.
A Fagnolles, le bourgmestre a ete excommunie avecsa femme, parce
qu’il gardait chez lui le fils d’un ami et que ce jeune homme frequentait
l’ecole communale.
A Pondrome, on a etendu le refus des sacrements a ceux qui frequentaient les families dont les enfants suivaient l’hcole communale.
A Doel, on a excommunie un douanier parce qu’il recevait de 1’instituteur des repetitions de grammaire et d’arithmetique.
M. J.-B. Nothomb a hcrit un jour qu’il n’y avait pas plus de rapport
entre l’Etat et la religion qu’entre l’Etat et la geomdtrie. Il me semble
cependant que le clerge trouve aujourd’hui certains rapports entre
l’arithmetique et la religion.
Je ne parlerai pas de la commune de Seloignes, oule cure excommuniaitle conseil communal jusqu’kla quatrieme generation, parce qu’il
s'etait avise de nommer une institutrice laique qui lui dhplaisait. Le
fait se passait sous l’ancienne loi scolaire, bien qu’il ait ete seulement
revele dans la presente enquete.
Mais dans d’autres localites, notamment A Oisy, on est alle jusqu’A
menacer les parents qui enverraient des enfants aux ecoles communales
de ne plus baptiser leurs nouveau-nhs. Il semble que ce soit la une
menace en Fair, devant la doctrine formelie de l’Eglise romaine en
matiere de bapteme.
Il y a cependant un pretre qui a accompli & peu pres ce veritable tour
de force, c’est le cure d’Oordeghem, dans le canton d’Alost.
M. Van Wambeke. — Dans le canton d’Alost?
M. Goblet d’Alviella. — Oui, monsieur Van Wambeke, dans votrc
arrondissement. Un sieur Van Impe avait ses enfants a l’ecole commu
nale. Comme il venait deluiarriver un dixieme enfant, on avait projeth
de celebrer le bapteme avec une certaine solennite. Le Roi avait envoyb
une gratification et deux personnes notables de la commune etaient
designees pour parrain et marraine.
•» La veille du bapteme, depose le docteur Dooreman, le cure accom-
�^pagn6 du sacristain vint chez Van Impe et demanda & voir l’enfant. On
le lui presenta; il tira de sa poche une petite dole pleine d’eau. La mere
. pensait qu’il voulait settlement assurer l’enfant; mais quand le lendemairi Van Impe alia demander a quelle lieure le bap terne aurait
lieu, le curt lui repondit : Ge n’est pas nhcessaire; l’enfant est dhjd
baptist. »
5 Le tour estjoli. Vous voyez que j’avais raison de le qualifier de tour
de force, ear c’est un veritable escamotage de bapteme.
Malheureusement, Messieurs, les pratiques du clergd ne sont pas toujours aussi inofiensives. Certes, il a le droit de refuser les sacrements
quand il lui plait, en toutes circonstances. Mais je ne maintiens pas
moins, en me plagant, sinon au point de vue religieux, du moins au
point de vue de l’humanith, que des refus de sacrements se sont produits
dans des circonstances ou ils constituent de vhritables actes de rtvoltante cruaute.
Jeveux parler du refus de sacrement a des agonisants, parce que leurs
enfants frtquentaient l’bcole publique. Ces cas sont si nombreux que je
dois renoncer & les citer (1).
Je ne puis cependant ne pas citer ici la-deposition du bourgmestre de
Fagnolles.
Ecoutez cette deposition :
- « La femme Mouchette, etant au lit de mort, a fait appeler le cure.
- Le cure lui a dit -. Promettez-moi de mettre vos enfants d l’ecole catholique, ou pas de sacrements! La femme, qui avait encore de l’energie,
. a dit non. Il est revenu ala charge et a cssuyc le meme refus. Enfin,
une troisieme fois, il est revenu; la femme htait affaissde et sans force.
Il lui a demande la meme promesse, l’a obtenue et lui a donne l’absolution. La femme est morte une heure apres. Je tiens le fait du mari luimeme, La seconde fois que le curt s’est presente, la femme m’a demands
si elle serait enterrte en terre sainte si elle mourait sans sacrement. Je
lui ai promis que oui, dussc-je pour cela briser la porte du cimetiere. »
Dans bien des cas, il est aish de comprendre que ces actes de cruaute
aggravent l’htat des malades, si meme ils ne hatent leur fin. Ce sont les
mddecins meme qui en dhposent. M. le docteur Fhrier, de Florenville,
cite h lui seul plusieurs faits de ce genre dans sa clientele :
« J’ai 6th appelh un jour, d’urgence, chez Stevenot, Auguste, martchalferrant & Sainte-Cecile. J’ai trouve la. maison investie par beaucoup
de personnes. Le malade avait l’air tout dgart. Les assistants htaient
(1) Rien que dans le 1" fascicule des documents, 4 Bohan p. 4, it Louette-SaintPierrep. 135, a Olloy p. 223, a Virton p. 533, a Florenville p. 631, it Beauraing. p.399,
Si Heyst p. 466, & Oostcamp p. 557, etc., etc.
�6
effrayds et ils m’ont dit que le curd avait arrache du malade k promesse
de retirer ses enfants de l’dcole communale en le menagant dune inert
tres rapide. Il devait, disait-il, mourir dans les quatre heures. Le malade
dtait en proie & une fievre violente, il dtait dans le ddlire et incapable de
prendre une resolution rdfldchie.
« Des scenes de ce genre faites aupres des malades sont regrettables
au point de vue medical. Je dirai, notamment, A ce propos, qu’une scene
analogue s’est passde chez l’institutrice de Chassepierre, M1Ie Dumont,
dont j’dtais le mddecin. Celle-ci dtait atteinte dune maladie mortelle, et
■ cette scene a exerce sur l’dtat de sa santd une influence ddfavorable. Ells
me l’a dit, du reste, spontandment. Le curd se promenait dans la
cbambre, frappant la table de son tricorne, lui disant qu’elle serait
enterrde dans le trou aux chiens, en un mot, il lui avait fait une seen©
de violence qui lui avait fait du mal. »
Avant d’abandonner ce sujet des refus de sacrement, je veux repro, duire une derniere ddposition ; celle-ci se passe de commentaires, car les
faits qu’elle rdvele parlent assez haut a quiconque conserve dans l’ame
quelque sentiment d’humanite et de justice.
Je ne connais pas dans l’enquete tout entiere de fait plus navrant et
plus profonddment ddplorable.
Il s’agit d’une pauvre vieille femme de 67 ans, menagere a Habay-kVieille; elle raconte comment le curd n’avait pas voulu confesser sa fill©
mourante, parce que celle-ci avait des enfants a l’dcole communale.
« La pauvre femme, disait-elle en parlant de la mourante, jgfa.it
- ' presque a bout, elle et moi. Chaque fois que la porte s’ouvrait, elle
crayait que c’etaitM. le curd. Aminuit, comme j’dtais tres fatigude, elk
me dit : « Allez vous coucher, maman. M. le curd viendra domain. ■»
J’dtais tres tourmentde. Je me suis rdveillee et je l’ai trouvee morte. J’ai
dtd saisie d’une telle douleur en la voyant ainsi morte sans confession,
que je suis tombde sans connaissance. Je suis restee dans cet dtat pen
dant une heure et a la suite de ce triste dvdnement, je suis tombde
malade. J’ai eu une hydropisie des mains que j’attribue au saisissement
qui s’est empard de moi. — Au ddbut de sa ddposition, ajoute le proeds*
verbal, le tdmoin est en proie A une grande emotion et pleure. Il dit en
terminant : Depuis cette dpoque, je ne suis plus la meme personne, je.
pense toujours d ma pauvre fllie qui est partie sans confession. J’ai
dit encore au curd : Le bon Dieu vous tiendra, vous serrera et vous
- jugera. »
Encore le refus des sacrements n’est-il qu’un des nombreux moyens
employ ds par le clerge.
Ld, ou le pere de famille se rit de l’excommunication, on s’adresse d la
mere, & la femme, qui subit plus aisdment l’influence du pretre, et pour
�arriver a ses fins, le clergd n’hSsitera pas A. jatei’ sciemment la discorde
dans les manages.
Rien que dans les quatre premiers cantons visiles par la commission
d’enqucte scolaire, je trouve ce fait rdpdtd dans vingt-cinq temoignages
rdparte dans presque toutes les communes (1).
« Il est b, ma connaissance et A la connaissance de tout le village, dit
notatanent le bourgmestre de Gros-Fays, que le curd a dtd jusqu’a de
clarer en chaire que le devoir des femmes, dont les maris seraient
rebelles a ses conseils, dtait de rdsister & leurs maris, et au besoin de les
ab&ndonner. »
D’apres M. Julien Adam, A Naomd, le curd aurait dit en chaire -. “ Et
vous, meres de famille, il faut tourmenter vos maris jusqu’A ce que vous
soyez mattresses de vos enfants, vos obsessions dussent-elles meme amener de l’humeur dans le mdnage. »
Le curd d’Eghezde, d’apres la conversation que reproduit l’dpouse
Dohet, lui aurait dit de tourmenter son mari “ jusqud pendant la nuit »
pour le determiner A retirer ses enfants de l’dcole communale.
Toutes ces ddpositions sont terriblement uniformes et c’est le cas de
dire qu’on y a l’embarras du choix ■ en voici cependant une derniere qu’il
est bon de relever :
A Fraipont, la dame Octavie Dupont raconte une ddmarche analogue
du curd. « Il m’a dit que si je voulais, je parviendrais bien & tourner mon
mari, que je n’avais qua revenir souvent A la charge. Je lui ai reprdsentd
quejene voulais pas, moi, faire mauvais mdnage. Il rdpondait que cela
ne faisait rien, qu’il fallait seulement A tout prix le tourner. Il disait qu’il
valait mieux que je misse mes enfants a l’dcole catholique et que je
laissasse mon mari boire une piece ou deux de cinq francs au cabaret;
quesije faisais cela, il se laisserait bien determiner A mettre 1’enfantA
1 ecole catholique. »
M. Bouvier. — Quelle belle morale 1
v M. Goblet d Alviella. — D’autant plus belle, — pour confirmer
1 interruption de l’honorable M. Bouvier, — qu’A cet dgard, j’ai dtd tres
surpris de lire bier, dans un des derniers numdros d’un journal que
MM. les dveques ne desavouent certainement pas, la phrase suivante -.
“ Nous, catholiques, — dit le Courrier de Bruxelles a propos de l’admission des femmes dans le service tdldgraphique — enfants de cette
civilisation que 1 Eglise a fondde et que nous voulons ddfendre, nous
avens du mariage une idde tout autre que celle dont le libdralisme se
372
iOO13^’ 42’ r6'
7°’ 71' 7?’ 98, 102,105, 126, 137, 231, 257, 2731 2'9’285’ 337 ’
�plait A nous faire un grossier Ctalage. Nous croyons que l’acte sacramentel est le point de depart terrestre dune union sainte qui doitse
- continuer dans le ciel; nous voyons dans l’Cpoux la tete de l’Cpouse,
- caput mulieris, comme dit saint Paul ; et nous croyons avec l’apotre
que, dans le respect et 1 amour, 1 Spouse doit etre soumise A l’Cpoux
comme l’Eglise est soumise au Christ: s/cut Ecclesia subjecta est Christo,
ita et mulieris viris suis in omnibus. *
Il parait, Messieurs, que le clerge de nos provinces tient pour les
idees de l'honorable M. Pirmez contre celles de l’honorable M. Nothomb
et du Courrier de Bruxelles. Pour ma part, j’en fhliciterais volontiers
notre clergd catholique, sije ne savais encore qu’il y a la une simple
. application de la morale constamment enseignCe par les jesuites, qu’un
mari, qu’un pere de famille perd tous ses droits lorsqu’il dbsobeit A
l’Eglise.
Il arrive, heureusement, que dans la plupart des cas ces incitations
odieuses viennent se heurter contre l’affecti on conjugate et le bon sens
des meres de famille. Alors, puisque peres et meres Cchappent A l’influence de l’Eglise, on s’adresse, en dhsespoir de cause, aux enfinte
eux-memes pour leur enseigner qu’ils doivent obhir a l’Eglise want
d’obdir & leurs parents. Tel est, ici encore, le langage foimel qti’on
voit prefer au clerge dans la grande majorite des communes1. Permettez-moi d’en relever quelques exemples pris dans la masse.
“ Dans un catechisme qui a eu lieu il y a peu de temps, peut-etre
deux mois,—dit M. Ch. Francois, a Olloy,—le curd a recommandC aux
enfants de pleurer pour decider les parents a les envoyer a l’bcole catholique. Il leur disait qu’& Dinant et & Namur, il y avait des enfants
qui avaient fait la meme chose et dont les parents avaient fini par
cCder. »
“ A Rienne, — d’apres M. Brichet — le curb a notamment recoinmandh, en plein catCchisme, aux enfants qui l’Ccoutaient, de se laisser
battre, tuer s’il le fallait, plutot que de se laisser placer dans les Ceoles
officielles, disant qu’ainsi ils seraient agrhables & Dieu. »
Encore une deposition sur ce sujet; c’est celle de M. Dropsy, institateur it Meirx-le-Chateau :
“ Le curb leur a dit qu’ils devaient desobeir it leurs parents et fail's
I’ecole buissonniere plutot que d’aller a l’Ccole communale. Les Cleves
me l’ont ddclarh. A un autre enfant, le curb a dit : Ne pretez pas atten
tion aux lemons de votre maitre, ce sera un pretexte pour lui de vows’
renvoyer de la classe. A une autre, il a dit qu’eZ/e pouvait dtsobdir & son
pere, parce que celui-ci etait remarid cwilement en secondes noces. »
(1) Pages 11, 19, 38, 42, 06, 70, 93, 110, 129, 222,229, 208, 278, 282, 290, 295, 413 (1« fascile>.
�.
y
■
— 9 — -
Quelles belles applications du commandement du Ddcalogue:«Honore
ton pere et ta mere. »
Je sals bien ce qu’on object®, ce qu’on a objects a toutes ces deposi
tions. Malgrd la golennitd du serment sous la foi duquel elles sont pro-duitesrm^g’rt leur universality et leur concordance, malgrd la naivetd
m&nie qui en dtablit la sincbritd, nos adversaires ne manquent pas de
pi’Otendre que ce sont autant de calomnies, de parjures, d’inventions
liberates, diaboliques. Mais que peuvent-ils dire, lorsqu’il s’agit des aveux
du clergy lui-meme ou tout au moins des dypositions de certains
pretres qui, tout en se dyfendant d’avoir intentionnellement prechd la
dOsobdissance et la discorde, laissent cependant dchapper des aveux
oft la verity delate tout entiere pour quiconque se rend compte de la
situation?
Le cury de Musson est accusd dans plusieurs ddpositions d’avoir dit
aux enfants que, si les parents voulaient les envoyer a l’dcole communale, ils devaient formellement leur ddsobdir, et d’avoti ddclard aux
femmes que, si leurs maris voulaient envoyer leurs enfants a l’dcole
, coinmunale, il y avait la un cas de sdparation :
• Je nie, ddpose le curd, avoir dit que les enfants pouvaient manquer
; au respect d. leurs parents. J’ai dit, au contraire, qu’ils leur devaient le
respect, meme lorsqu’ils leur commandaient quelque chose de contraire
& la loi de l’Eglise, mais pas I’obeissance. — Je nie avoir dit que si le
marl, contrairement a la volontd de sa femme, mettait son enfant dans
nn© dcole communale, il y aurait lieu de se sdparer de son mari. Mais
j’ai citd ce texte de l’Evangile : Celui qui ne hait pas son pere, ou sa
mere, ou son enfant, ou son epouse, a cause de moi, n’est pas digne de
moi. »
Voito, certes, des distinguo que ne ddsavoueraient pas les casuistes
citds dans les Provinciates.
D’apres M. J.-B. Lemaire, de Rulles, le curd de cette commune disait
.aux meres de famille « de se dresser comme des lionnes contre leurs
maria, plutot que de leur laisser envoyer leurs enfants dans les dcoles
communales » ; il ajoutait « qu’elles devaient se battre, s’il le fallait », et
d'apres un autre tdmoin, Hippolyte Hubert, il disait « que les enfants qui
dtaient envoyds par leurs parents aux dcoles communales avaient le droit
dene plus leur obdir ». — “ J’ai dit, ddpose le curd deRulles, qu’il valait
mieux obdir h Dieu qu’aux hommes, et cela a propos de la loi sur les
denies et tfes enfants que leurs parents envoient dans les ecoles commitnales. J’ai dit que les femmes devaient faire le possible et meme I’impossible pour amener leur mari a mettre leurs enfants dans les dcoles
catfaoliques. »
Ln wry de Hachy dtait accusd, entre autres extravagances, d’avoir
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dit qu’h partir de l’age de distinction, c’est-h-dire de lage de sept ans,
un enfant ne devait plus obdir & ses parents, lorsqu’ils refusaient de l’envoyer a l’dcole catholique. « J’ai prechd, dit-il, que les enfants arrivds A
Page de distinction doivent savoir ce qu’ils font, et que si leurs parents
leur commandent une chose contraire a leur conscience, a la loi de
Dieu et de l’Eglise, ils ne clowent pas obeir. »
C’est le meme pretre qui, accusd par plusieurs tdmoins d’avoir dit que,
sile Roi signait la loi du ler juillet 1879, il serait un homme de paille
(brodjong), reconnait avoir prechd que, « si le Roi voulait agir en bon
catholique, en homme religieux, il devrait donner sa demission plutbt
que de signer la loi sur l’enseignement primaire ».
En rdalitd, c’est toujours le systeme du Syllabus, admirablement
rdsumd, d'ailleurs, dans cette meme enquete, par le curd Werrebrouck,
de Zedelghem. « Le tdmoin, constate le proces-verbal, ne croit pas avoir
dit que les seules lois a observer etaient les lois des dveques; mais, si
cela en venait la, je dirais que, si les lois humaines dtaient en opposition
avec les lois de l’Eglise, les lois de l’Eglise sont seules obligatoires.
« Chaque fois, depose, de son co th, le curd de Leuze-Longchamp, chaque .
fois que la loi de l’Eglise sera en contradiction avec la loi civile, je ddsobdirai h la loi civile. *
Ce sont la de veritables apologies du droit h l’insurrection sur lesquelles il est bon de greffer le commentaire du curd de Virginal: « J’ai
dit que c’dtait un moindre mal de tuer un homme que de voter pour
un liberal, parce que le libdralisme est une hdrdsie. »
Que prouvent toutes ces declarations, dont l’origine n’est pas suspects I
Elies prouvent une fois de plus que pour ces membres du clergd catho
lique il n’existe hors de l’Eglise ni dquite, ni justice, ni morale, ni loismeme. Et notez que je n’ai relevd ici que les imputations dont le clergd
reconnait lui-meme le fondement; et je n’ai pas parld des faits extremament graves qui, a diverses reprises, ont dtd alldguds contre des mem
bres du clergd, mais qui ne sont mentionnds que dans des depositions
isoIdes.
Les accusations que j’ai produites suffisent, du reste, pour faire de
cette enquete — au sujet de laquelle nous devons tdmoigner notre
reconnaissance d, l’honorable M. Malou, qui 1’a rdclamde le premier —
Pacte d’accusation le plus formidable qui ait jamais dtd formuld contre
le clergd salarid d’un pays lib re.
Et quelles sont les consdquences de cette monstrueuse croisade contre
nos institutions scolaires ? L’enquete nenous les rdvele que trop. Il n’est
plus une commune ou la vie privde et la vie publique ne soient profonddment troubldes. Le clergd a souffld la ddsobdissance dans l’ame des
enfants.
�— 11 —
Li ou les parents imposent leur volonth, les enfants suivent le consell de ceux qu’on leur a imprudemment representes comme les interpretes de Dieu sur la terre, ils pleurent, se regimbent, negligent leurs
devoirs, font l’eeole buissonniere, travaillent A se faire chasser de l’dcole,
bombent malades sous l’empire de la surexcitation qu’on a rdussi A leur
inspirer, et on voit desjeunes filles de dix-sept ans s’enfuir nuitamment
du toit paternel plutot que de frequenter une ecole reprouvde par leur
confesseur (1). —- LA ou les parents se montrent d’un caractere faible,
hcoutez ce qui se passe :
« Mes enfants, dit entre autres M. Jules Botte A Bievre, suivent
maij/remoz l’ecole catholique, etj’ai perdu toute autorith sureux depuis
qu’ils ont dtd retires de lecole communale. J’ai voulu, moi-meme, aller
rechercher mon fils qui est A l’ecole catholique. Il est agh de treize ans.
Il & rdpondu en termes orduriers qu’il se moquait de moi. Il a ajoutd :
« Coupez-moi en morceaux si vous le voulez, je n’obdirai qu’A ce qui est
j-xiste et raisonnable; mais pour les ecoles communales je n’irai pas. »
Mon enfant s’est alors sauvh. »
La discorde est entr.be au sein des manages jusque-lA unis. Que de
tristes Episodes, de drames intimes viennent s’htaler, comme autant de
plaies faites par le clergd, dans les pages de l’enquete !
- « Depuis ces sermons, dbposeM. Pierre Ghrard, cultivateur A Naomh,
1& discorde est entree dans le menage, ma femme ne cessant d’insister
pour que je mette mes enfants A l’bcole catholique; c’est A tel point que
j'ai pensb un moment A la renvoyer chez son pere. »
« Dans un sermon, dit le sieur Jacqmay A Hanret, le curb a dit que
les femmes devaient combattre jusqu’A la mort pour contraindre leur
mari A envoyer leurs enfants A 1’ecolc catholique. A la suite de ce ser
mon, ma femme, A mon insu, a retire ma fille de lecole communale, et
l’a envoybe A l’hcole catholique. Mon manage, ou la paix regnal t avant
ch sermon, est aujourd’hui completement trouble. Depuis tout cela, mon
enfant n’a plus aucune obdissance envers moi. »
Ailleurs encore, ce sont des femmes qui, suivant A la lettre les conseite du cure, quittent le domicile conjugal et se refusent A y retourner
teat que leur mari n’aura pas pris l’engagement d’envoyer les enfants A
l’^cole catholique.
Du foyer domestique, la discorde s’est glissee dans les relations
aoeiales. Que de fois nous voyons se reproduire cette deposition sthrhotyphe : “ La commune etait autrefois calme et paisible : le trouble et la
division y sont entres par suite des violences du clergh. » Nos tribunaux
en savent d’ailleurs quelques chose, et, si ces divisions ne sont pas allbes
(1) Voirp. 93 ia deposition de M. P.-J. Clarinval, echevin de Gedinne,
�— 12 —
plus loin, dans bien des cas ce n’est pas faute des excitations parties du
haut de la chaire.
“ La conduite du curd a suscitd le trouble dans la commune, dit entee ?
autres un tdmoin de Robermont; les enfants des deux dcoles se sont:
battus les uns contre les autres, et peu sen est fallu que les parents
eux-memes n’en vinssent aux prises. »
Tout cela parce que, a Robermont comme ailleurs, le clergd, suivant
l’expression pittoresque d’un tdmoin de Sdloignes, a cessd d’etre le curd
de la paroisse pour devenir le curd dune dcole.
\.
Ces violences ont eu encore un autre rdsultat, et ici je rentre dans la
seconde partie de mon sujet; ce resultat, c’est, dans une grande partie
du pays, le ddpeuplement partiel des dglises, et j’appelle tout particu*
lierement sur ce point l’attention de l’honorable ministre de la justice.
Pour justifier l’augmentation du clergd catholique, l’honorable M. de
Haerne nous a parld tantdt de l’augmentation correspondante de la
population pendant la pdriode de 1830 h 1880.
Ici je dois tout d’abord placer une observation gdndrale : c’est que
l’augmentation du clergd n’a nullement suivi dans les diverses locality
une marche parallele h l’accroissement de la population.
Ainsi, en ce qui concerne les agglomdrations urbaines, — c’est-h-dire
lh ou l’on ne peut invoquer, pour justifier une augmentation dispropoi*tionnde du clergd, les espaces inhabites & parcourir entre les diffdrents
points de la commune, la par consdquent ou c’est exclusivement le
chiffre de la population qui devrait ddterminer le chiffre des ministres
du culte, sans dgard pour l’dtendue du territoire, — nous pouvons
prendre comme type l’agglomdration bruxelloise, oil l’on ne dira
certes pas que le clergd est insuffisant pour les besoins religieux de la
population.
Eh bien, h Bruxelles, d’apres ce que nous disait, l’autre jour, l’honorable ministre de la j ustice, on compte 100 ministres du culte pour une
population de 400,000 habitants(l). Qu’a-t-on eu besoin des lors de porter
cette proportion — pour ne pas sortir du Brabant — dans la ville de
Hal h 1 pour 1,800 habitants, dans la ville de Louvain h 1 pour 1,300,
dans la ville de Wavre A 1 pour 1,400, — c’est-h-dire qu’h Wavre et
A Louvain un ministre du culte a trois fois moins de besogne qu’h
Bruxelles? A Louvain cependant on ne comptait que 11 ministres du
culte en 1842.
Dans certaines parties de nos campagnes, c’est mieux encore.
La Flandre liberate publiait dernierement une statistique fort curieuse, rddigde h l’aide d’dldments pris dans l’exposd de la situation
(1) Soit 1 pour 4,000 hab.
�— 13 —
■ -.
administrative de la province. On y remarque que dans l’arrondisse- ment de Gand un grand iiombre de local ires ont vu leur population
- dAcroltre depuis 1846 dans une proportion qui va de 8 A 20 p. c. Et
- 'cependant dans la meme periode le clerge catholique s’est accru de
77 nouveaux pretres salaries. A ce compte-lA, si nous ajoutons les
innombmbles convents qui se sont certainement htablis dans ces communesdA comme ailleurs, nous finirions, pour peu que la population
continue a decroitre en raison inverse du clergh shculier et rhgulier,
i par arri ver A cette situation peu enviable de certains pays bouddhistes
ou l’on trouve plus de clergh que de fideles.
Je maintiens que presque partout ou la population a augments dans
' fes proportions tithes par l’honorable M. de Haerne, le chiffre des fideles
r. n’ena pas moins diminuh depuis 1830, et je n'en veux pour preuve que
les revelations de l’enquete.
Non settlement nous voyons le clergh lui-meme refuser partout les
sacraments aux categories directement vishes par les instructions hpis■. copales, savoir les instituteurs et les institutrices qui donnent l’enseip; gnenaent religieux, les eleves des ecoles normales et les membres des
comites scolaires, mais nous voyons encore, dans la grande majority des
communes, cette phnalith s’htendre aux Cleves des hcoles communales et
A leurs parents, ainsi qu’aux membres des administrations communales
' qui font leur devoir en concourant A l'exhcution de la loi. Et ce n’est
■pas tout, car il convient d'y ajouter le nombre bien plus considerable de
- toils ceux que les violences du clergh ont systhmatiquement hloignhs de
l’Eglise.
Autrefois on ne trouvait guere dans cette cathgorie que les librespenseurs des grandes villes. Aujourd’bui, meme en pleine campagne,
nous voyons des groupes entiers de population s’hcarter d’une institution
qui fait trop de politique pour donner satisfaction A leurs besoins relii/' gieux. La commission d’enquete n’a pu visiter que quelques communes,
. ill® ne s’est pas occuphe de la frdquentation des hglises. Voyez, cepen■ dant, que de declarations spontanhes dhnongant l’htat de choses auquel
r ' je fais allusion I
Ainsi A Gros-Fays, —je choisis cette commune parce qu’elle est la
[
ou ait siegh la commission d’enquete, — le bourgmestre
dhpos® : « Autrefois il n’y avait A Gros-Fays que deux personnes qui
ne remplissaient pas leur devoir pascal. Aujourd’hui il y en a, A mon
avis, une centaine. »
- - * Depuis les violences de M. le curd Georges, dit un autre habitant
t de la meme commune, un tres grand nombre, environ cent cinquante,
. se sont abstenus d’accomplir leurs devoirs religieux. » Il faut savoir que
% x lacommune de Gros-Fays ne compte que 370 habitants.
Je releve des depositions analogues dans le canton de Gedinne, A
�— 14 —
Bievre, A Louette, a Petit-Fays, a Houdremont, & Sart-Custinne, a Patignies. Dans le canton de Couvin, & Cul-des-Sarts, & Gonrieux, & Frasnes, & Petite-Chapelle, & Fagnolles, A Bleid. Dans le canton de Beauraing, a Felenneet aFocant. Dans le canton de Florenville, 6 Chasse»
pierre, a Chiny, A Florenville, & Grand-Reny, a Faurceulx. Dans le
canton d’Etalle, & Bellefontaine, A Etalle, a Vance, a Thuillies. Dans le
canton de Louveignd, & Louveignb, A Aywaille, & Noncevaux. Dans le
canton d’Eghezde, & Hanret, etc.
A Patignies, d’apres deux dhposants dont l’un a mdrno occupb les
fonctions de chantre & l’dglise, » les trois quarts de la population ont
cesse de frequenter les sacrements. » Voila done l’Eglise romaine devenue l’Eglise de la minority.—Meme proportion & Fblenne, d’apres l’bchevin et le bourgmestre.
« Autrefois, dans notre commune, dit un bchevin de Bleid, on comptait ceux qui n’allaient pas & confesse; aujourd’hui on compte ceux qui
y vont. »
« Auparavant, dit le bourgmestre de Chiny, il y avait dans la com
mune trois ou quatre personnes qui ne faisaient pas leurs paques, au
jourd’hui, il y en a 300 ou 400. » Chiny est une commune de 1,041 ha
bitants.
A Florenville, le bourgmestre depose : « Le doyen a tres mal fait de
diviser notre paroisse, qui btait une des plus belles de la Belgique. Au
trefois, il n’y avait guere ici que deux individus qui ne faisaient pas leurs
paques ; aujourd’hui, il y en a 500 4 600. L’ancienne eglise, la petite^
serait diijd trop grande pour les besoms du culte. ”
M. Bouvier. — C’est general.
M. Goblet d’Alviella.— Florenville est une commune de 1,805 ha
bitants ; elle compte un curb et un vicaire. Si les faits sont exacts, le
devoir du gouvernement n’est-il pas tout trace ?
Je lui adresserai la meme question a propos de la commune de SaintEdger, oil le bourgmestre depose -. « Jusque dans ces derniers temps,
il n'y avait point de vicaire a Saint-Lbger ; le cure suffisa.it parfaitement
aux besoins de la commune. Au mois d’oetobre de l’annee derniere, il
nous est arrive un vicaire qui s’occupe a peu pres exclusivement de
l’ecole catholique. »
En vdrite, messieurs, est-ce pour cette besogne-la que l’Etat paye des
vicaires la oil le besoin ne s’en fait pas sentir?
M. Bara, ministre de la justice. — C’est une erreur.
M. Goblet d’Alviella. — C’est la deposition du bourgmestre de
Saint-Ldger.
�— 15 —
M. Il ARA, minirtr® de la justice. — C’est un vicaire qui n est pas payb
?".. par 1’Etat.
’M. JBotviER. —C’est un rare avis. (Hilarite.)
M. Goblkt d’Alviklla. —Du reste, le meme argument peut sappliqner & nombre de desservants qui semblent avoir des loisirs de plus
en. plus considerables pour s’occuper des bcoles catholiques.
_
• Le elergb de Binche, dbpose le bourgmestre de cette commune
li' importante, a refuse les sacrements aux parents des enfants de nos
- deoles. Cela diminuait sa besognp de phis de moitid. Aujourd’hui, une
z grande partie de notre population ne frbquente plus l’bglise, oil Ion ne
f preche plus que la revolte contre les lois. »
' “ Tous les parents des bleves des bcoles communales, dit bgalement
nn tbmoin dans la commune de Mont-Saint-Aldegonde, ne regoivent
plus l’absolution. Cela facilite d’autant la besogne de M. le curb, car
cette mesure frappe la moitie de la commune. »
Je ne vous parlerai pas de Rebecq-Rognon, ou, d’apres le bourg- mestre, on parle de huit it neuf cents personnes qui ne vont plus a
IMglise, ou pin tot qui ne regoivent plus les sacrements ; ni de Tubize
*
ou, d’apres la deposition du secretaire communal, tant de personnes se
f sont retirbes de l’bglise que la recette des chaises a diminub et que la
■ fabrique elle-meme a du rbduire le traitement du curd; ni de cette comt mune de Bellefontaine oil il y a actuellement pour une population de
1,362 habitants, deux desservants et un chapelain, bien que d’apres
Fenquete line grande partie des habitants de la commune ait cesse de
frequenter les sacrements; ni d’Aywaille, oil il y a 4 desservants pour
une population de 3,445 habitants et oil d’apres la deposition de M. Ed.
Cornesse, membre du comitb scolaire •—- j’ignore si c’est un parent de
| notre honorable collegue, — un grand nombre de personnes ne vont
plus a l’bglise, ni de Ceroux-Mousty, oil d’apres M. le notaire
Thibeau * la majority de la commune & cessb de frequenter l’bglise »,
< m enfin de Couture-Saint-Germain oil, d’apres le bourgmestre, « l’ex^Bdmjnunication a btb presque gbnbrale, la majority de la commune a
Kf; cessb de frequenter l’bglise. » Mais je dois cependant faire observer que,
I \‘ dans toute ces communes, le clerge a btb plus ou moins augmente depuis
L 1830, sinon depuis 1842.
■ Sous ce rapport, du reste, voici mieux encore, et ici les faits sont si
-z flagrants que je demande formellement h M. le ministre s’il ne pense pas
K ; qu’il y a des mesures immbdiates a prendre.
" Nivelles avait en 1842 •— les renseignements antbrieurs me manquent
—►Unolergb de cinq ministres rbtribubs pour une population de 7,884habitants, soit 1 par 1,637 habitants, — presque trois fois plus qu’a
�— 46 —
'
Bruxelles proportionnellement. — Depuis cette dpoque, la population
ne s’est accrue que de 2,000 habitants, c’est-h-dire un peu plus d’un cinquieme, et cependant dans la meme pdriode le chiffre de ses pretres rdtribuds a double; il est month de 5 a 10. Or, le plus beau de l’histoire, c’est
que, d’apres la deposition de M. Gheude, secretaire du parquet hNivelles,
il s’y est produit dans ces derniers mois un mouvement protestant et
« le nombre des personnes qui se rendent & l’dglise diminue de jour en
jour »».
Voilh done une commune ou le nombre des fideles a diminue depuis
1842 et oil cependant on a double, dans la meme periode, le nombre du
clerge.
Cette situation n’est du reste point particuliere & Nivelles; j’ai pu l’y
constater, graced, l’enquete. Maisje suis convaincu que M. le ministre,
avec les moyens d’investigation que lui fournissent ses bureaux, la retrouverait dans une grande partie du pays, qu’il s’agisse des villes ou des
campagnes.
On nous dira peut-etre : Prenez garde de blesser les populations ruv
rales qui tiennent au chiffre de leurs pretres, afin de ne pas se trouver
genees dans leurs habitudes religieuses, dans le nombre de leurs messes,
par exemple. Messieurs, tel n’est plus, on peut l’afflrmer hautement, tout
au moins dans la partie wallonne du pays, le sentiment de nos popula
tions rurales.
« A la suite des faits cites, dit un dchevin de Grand-Reny, le village
autrefois uni est aujourd’liui divisd; c’est ce qui fait que je ne comprends
pas qu’on puisse encore salarier les personnes qui travaillent contre les •
lois du pays. »
A Estinne un temoin dit « qu’une faible minority s’est seule approchde
des sacrements » et le bourgmestre ajoute : « Le curd paye annuellement 1,500 francs pour soutenir les hcoles libres. J’insiste sur ce point
parce qu’il est inutile de donner de l’argent il des personnes qui en. ont
autant, que cela et qui ne rendent plus de services. »
Non settlement ce sentiment se manifeste par tout dans nos campagnes;
mais il y a meme nombre de communes qui ont sous ce rapport donnd
au gouvernement des exemples, pour ne pas dire des logons.
A Leval-Trahegnies, canton de Binche, le bourgmestre depose :
« Lors de la discussion du budget, il a dtd proposh de retirer le traitement accordh au clergh. Cette proposition, discuthe en seance publique,
a hth vothe a l’unanimitd. La dheision, jointe au proces-verbal, est motivhe par l’opposition systhmatique du curb A, la loi. »
Dans une autre commune de ce meme canton, h Anderlues, le conseil
communal a dgalement supprimd les suppldments de traitement au curd
�47
et au vicaire, « eeuX-ci », dit la decision jointe au proces-verbal de l’enquete, « s’attachant par leurs paroles et leurs actes a ddtruire, a amoindrir et a ddnigrer les institutions communales, les lois du pays et les
actes du gouvernement. » — Mais ce qu’il y a de plus curieux dans ce
Mernier fait, et j’avoue que c'est a peine croyable, c’est, d’apres la depo
sition du bourgmestre, qua la seance du conseilcommunal oille budget,
aiilsi amende, fut vote a I’unanimite, il y avait cinq liberaux et quatre
catholiques.
Voila la solution de la difficult^ presente, fournie par le bon sens
Bellaire, un bon sens qui ne date pas d’hier. Je lisais l’autre jour dans
la Revuepolitique qu’au moyen age les bourgeois de Vezenay, ayant 6td
'sjcommunihs, se bornerent a repondre : « Puisque nous sommes excommunihs, nous devons agir en excommunihs et ne plus payer ni dimes ni
cens. »
M. Bouvier. — Ils avaient raison.
M. Gobuet d’Alviella. — Vous voyez, Messieurs, que nous avons
des logons a recevoir, meme de l’ancien regime.
r L’honorable M. Delcour nous disait triomphalement, l’autre jour, qu’il
y avail en Belgique cinq millions de catholiques. Le systeme est com
mode. Quand il s’agit de payer, oh I alors, tous catholiques. Mais quand
il s’agit de beneficier des avantages spirituels que le clerge a pour
mission d’&asurer aux fideles, oh, alors, il n’y a plus de catholiques que
eeux qui envoient leurs enfants dans les ecoles orthodoxes !
Ce systeme a deux poids et deux mesures est-il juste, est-il rationnel,
est-il conforme a la theorie qu’il faut mesurer le chiffre du clergh et le.
salaire de
chefs a l’htendue des services qu’ils sont appeles a rendre
et qu’ils rendent reellement au pays ?
Voix A DROIte : A demain! A demain !
M Goblrt d’Alviella. — Jusqu’ici, je n’ai guere citd que les rhsultatsdo l’enquete dans les pays wallons.
_ n faut reeonnaitre, en effet, qu’il y a une profonde difference dans les
depositions de l’enquete relatives aux cantons wallons et aux cantons
flamands. Dans les cantons wallons, l’esprit d’indhpendance, ou, si vous
voulez, l’esprit d’herhsie, ne perd jamais ses droits. « Si nous ne pouvons
plus nous eonfesser aux liommes, nous nous confesserons a Dieu, » dit
une brave femme a Sart-Custinne. Et elle ajoute : « ce qui est encore
meilleur. » — « Je suis excommunih, vient dhposer un vieillard de
Beh&ne, mais ma conscience est tranquille, je crois que c’est la le pre-,
mier juge. »>
Ces rhponses ne se rencontrent pas jusqu’ici dans les depositions des
populations flamandes. La, il faut bien le reconnaitre, si l’on excepte les
�— 18 —
grandes villes, ainsi que certains centres de population plus dclairds, le
silence est complet. Les dglises restent pleines et ce sont les dcoles qui
sont vides. Mais si l’orthodoxie y est victorieuse, elle y triomphe comme
I’ordre triomphait & Varsovie, apres avoir fait autour d’elle la terreur et
la solitude.
Je ne connais, pour ma part, rien de plus navrant que la situation
des quelques malheureux assez osds pour rdsister, dans les campagnes
flamandes, a cette tyrannie spirituelle.
On a parld ici de la tyrannie des commissaires spdciaux. On dira.it
vraiment qu’en denongant cette tyrannie avec tant de grand fracas, on.
a voulu donner le change sur les vrais persdcuteurs et les vraies perse
cutions. Et quand je parle de tyrannie spirituelle, ce n’est pas a dire
que le clergd se borne a employer des moyens spirituels pour assurer sa
domination. Lisez l’enquete. A chaque page, dans le pays flamand, vous
voyez reparaitre sur ses levres, a l’adresse des recalcitrants, cette phrase
odieuse : « Je vous ruinerai. »
Et ce qu’il dit, il lefait! Denonciations du haut de la chaire, appels a
l’intervention des bureaux de bienfaisance et des propridtaires, vdritables mises en quarantaine, il n’y a rien qui soit dpargnd pour fournir
a l’honorable M. Malou les elements de ces belles statistiques scolaires
qu'il a si triomphalement produites a la Chambre.
Ici, ce sont des ouvriers tonneliers forces de quitter leur commune ou
ils ne trouvent plus d’ouvrage, parce qu’ils ont un frere dans l’enseignement communal; la, c’est une malheureuse cabaretiere qui tenait uh pe
tit cabaret ou, d’apres sa deposition, elle pouvait gagner 1,500 francs
par an et qui, apres avoir vu sa clientele l’abandonner sous la pression du
clerge, est forcde de quitter la commune et tombe a charge de son fils,
instituteur dans une commune voisine.
Ailleurs, c’est un boulanger que le clergd de sa commune a ruind,
parce qu’il maintenait ses enfants a l’dcole communale et qui a dtd rdduit
a s’engager comme domestique dans sa propre commune.
Je ne m’dtendrai pas sur tous ces faits qui sont d’tine monotonic 'vrai
ment lugubre, je ne m’dtendrai pas sur les retraits de terres, les ddnonciations de baux, les pertes d’emplois, dus uniquement a l’intervenrion
du clergd; je ne m’dtendrai pas non plus sur la situation de ces malheu
reux instituteurs isolds en plein pays fanatisd.
L’heure est avancde et, du reste, la question pourra revenir lorsquenous discuterons le budget de l’instruction publique.
Je dois cependant faire cette observation :
On a beaucoup discutd, j’aurais dit ergotd si le fait ne s’dtait pas pro/
duit dans cette Chambre, sur la distinction entre rexcommunication et
�le refus des sacrements. Que signifie le mot excommunier, sinon retrancher de la communaute des fideles? Des lors, les faits que j’ai rappelds
ne sont-ils pas des excommunications, et des excommunications sous
leur pire forme, vdri tables interdictions de l’eau et du feu?
Je n’hdsite pas & le dire, si pareille situation dont je rougis pour mon
pays devait se perphtuer, il faudrait bien, coute que coute, recourir, —
et pas seulement en matiere hlectorale, — & ces mesures que plusieurs
associations liberates ont deji rhclamdes pour rdprimer les abus de la
pression spirituelle et ce que les Anglais ont appele dans leur legislation
1’intimidation cleric ale.
x Je veux cependant espdrer que la situation s’ameliorera. Oh! je ne
m’attends pas a de la moderation de la part du clerge; il est trop tard;
ce serait s’avouer battu, et quand on se pretend infaillible, on n’avoue
pas sa defaite. Cette reaction, je l’attends du bon sens et de l’dnergie de
nos populations flamandes.
Ecoutez un de ces cris prophdtiques que l’exces de la misere, aux
dpoques troublees, met quelquefois dans la bouche des opprimes et des
faibles, Il s’agit encore une fois d’une pauvre femme tracassee, persecutee, pourchassee pai' le clerge, une cabaretiere de 70 ans, qui a du
renoncer A son commerce et abandonner sa commune.
Elle raconte un dernier entretien quelle a eu avec le vicaire de sa
paroisse et comme celui-ci, suivant l’habitude de ces messieurs, recourait
A l'ultima ratio de l’envoyer tout droit en enfer, elle se redresse enfin
sous la main qui la broie et apres avoir replique : « J’ai fait mon enfer
sur terre » elle se retourne et s’derie •. « Ces gens-la nous feront douter
de notre foi! » (Sensation.)
Que le clerge prenne garde! Quand la reaction se produira, elle sera
plus forte, en raison meme des violences dont on aura souffert et alors il
regrettera, trop tard, ses exces d’aujourd’hui.
Les Flandres qui en plein moyen age repondaient aux excommunica
tions en brulant les bulles papales sur leurs places publiques, les Flandres,
qui au xvie siecle rdpondaient it l’inquisition en acclamant la rdforme, les
Flandres ne laisseront pas faire aux successeurs de Pie IX ce que les
papes les plus puissants du moyen age n’ont pu accomplir qu’avec le bras
de l’dtranger.
. Si je reclame la reduction des traitements du clerge supdrieur qui est
1 instigateur de toute cette croisade, si je rdclame, non pas la reduction
des traitements du clergd inferieur comme a sembld l’admettre tan tot
l’honorable M. de Haerne, mais la reduction du chiffre des ministres du
culte, partout ou, suivant l’expression du ministre de la justice, ils se
font de veritables agents de desordre, si je rdclame ces mesures avec
tent d insistance, c’est que j’ai la conviction de parler, non pas au nom
�de quelques libres-penseurs et de quelques dissidents, mais au nom de
centaines de mille de nos compatriotes qui sont aujourd’hui ecartes de
l’Eglise et qui ne veulent pas contribuer aux charges et aux frais d’unsj
organisation dont ils n’ont plus iji les droits ni les benefices. (Tres bien!
a gauche.')
On a parib de represailles. Il faut nous entendre sur ce mot. Si par la
on veut dire une rancune de parti, l’effet du ressentiment du parti liberaL
& raison des invectives et des attaques du clergb, notre pai-ti est audessus dune pareille tactique, et la preuve s’en trouve bien dans cefait
que, depuis de nombreuses annbes, depuis que le parti liberal existe
pour ainsi dire, le Merge nous combat avec les memes moyens, et,
cependant, comme l’honorable ministre le rappelait l’autre jour, le
parti liberal a fait plus pour le clerge infbrieur que le parti catholique
lui-meme n’a osb faire pendant ses passages au pouvoir.
C’est le parti liberal qui, h tort ou a raison, a surtout augments le
nombre des ministres du culte dans nos campagnes. C’est au parti libe
ral que le clergh infhrieur doit la principale augmentation de son traftement. C’est enfin le parti liberal qui a fait a Rome la dernier® tentative
pour assurer l’independance des desservants contre l'arbitraife episco
pal. Nous sommes done au dessus d’un pared reproche.
Mais il ne s’agit pas ici d’injures de parti a venger, il s’agit de 1’inth- ;
grite de nos institutions, il s’agit de la majesty de la loi, il s'agit des.
droits les plus saerfis de la conscience irnpuntjment violes dans plusieurs
de nos provinces, et, puisque nous ne pouvons pas empecher -directe-'
ment de pareils attentats, montrons du moins que nous ne voulons
pas en accepter la complicite, en supprimant a ceux qui s’en rendent
coupables tous les avantages, toutes les faveurs que nous ne sommes pas
absolument obliges de leur accorder en vertu de la Constitution et des
lois.
Ce n’est done pas un acte de represaille, mais un acte de reparation et
de justice, un nouveau pas dans la voie des reformes inevitables dontle ’
clerge semble prendre lui-meme a tache de precipiter l’accomplissement,
comme s’il voulait justifier l’antique adage « Quos vultperclere Jupiter
demented ». (Applaudissements prolongds a gauche.)
�
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A name given to the resource
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A collection of digitised nineteenth-century pamphlets from Conway Hall Library & Archives. This includes the Conway Tracts, Moncure Conway's personal pamphlet library; the Morris Tracts, donated to the library by Miss Morris in 1904; the National Secular Society's pamphlet library and others. The Conway Tracts were bound with additional ephemera, such as lecture programmes and handwritten notes.<br /><br />Please note that these digitised pamphlets have been edited to maximise the accuracy of the OCR, ensuring they are text searchable. If you would like to view un-edited, full-colour versions of any of our pamphlets, please email librarian@conwayhall.org.uk.<br /><br /><span><img src="http://www.heritagefund.org.uk/sites/default/files/media/attachments/TNLHLF_Colour_Logo_English_RGB_0_0.jpg" width="238" height="91" alt="TNLHLF_Colour_Logo_English_RGB_0_0.jpg" /></span>
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Original Format
The type of object, such as painting, sculpture, paper, photo, and additional data
Pamphlet
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Le clergé Belge en 1881 d'après les depositions faites sous la foi du serment, dans l'enquête parlementaire. Discours prononcé a la chambre des représentants dans la séance du 22 Février, par le comte Goblet D'Alviella
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
d'Alviella, Goblet
Description
An account of the resource
Place of Publication: Brussels
Collation: 20 p. ; 18 cm.
Notes: Includes bibliographical references. Text in French. From the library of Dr Moncure Conway.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Weissenbruch
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1881
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
CT88
Rights
Information about rights held in and over the resource
<a href="http://creativecommons.org/publicdomain/mark/1.0/"><img src="http://i.creativecommons.org/p/mark/1.0/88x31.png" alt="Public Domain Mark" /></a><span> </span><br /><span><span>This work (Le clerg</span></span>é Belge en 1881 d'après les dépositions faites sous la foi du serment dans l'enquête parlementaire)<span>, identified by </span><a href="https://conwayhallcollections.omeka.net/items/show/www.conwayhall.org.uk"><span>Humanist Library and Archives</span></a><span>, is free of known copyright restrictions.</span>
Format
The file format, physical medium, or dimensions of the resource
application/pdf
Type
The nature or genre of the resource
Text
Language
A language of the resource
French
Subject
The topic of the resource
Clergy
Belgium
Belgium
Clergy
Conway Tracts
Religion