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DE L’UNITE LITTERAIRE
AU XVIIe SlfiCLE
PAR M. CH. LOUANDRE
Dans la plupart des jugements portes de notre temps sur le dixseptieme siecle y c’est toujours la question de forme et d’art qui
domine. Certes, nous nous plaisons a reconnaitre, en litterature, la
puissance de la forme et l’influence qu’elle exerce sur le jugement; mais il est certain que l’admiration persistante qui s’attache
aux maitres du grand siecle, a une cause encore plus elevee9 et
qu’ici, le style, si parfait qu’il soit, ne vient cependant qu’en seconde ligne. En effet, dans les ouvrages de l’esprit, au-dessus de la
phrase, il y a l’idee, la vefite, 1’application pratique, la portee morale,
et c’est la surtout ce qui fait la force de nos classiques. Ils s’attachent
tous a quelque grand principe; ils combattent tous pour la meme
cause, et ce qui caracterise l’ensemble de leurs oeuvres, c’est Runite
d’inspiration, Runite de but, et la ressemblance dans la variete. Ces
grands esprits ont ete, dans ces dernieres annees, l’objet de nombreuses et fortes etudes; ils ont attire a eux, par une sorte de sympathie
mysterieuse, les ecrivains qui sont 1’honneur de notre temps, et si
nous venons en parler apres tant d’autres, ce n’est pas que nous ayons
la pretention de les mieux apprecier, de les faire mieux connaitre, ou
de rectifier les jugements que nos conlemporains en ont portes. Nous
voulons seulement les rapprocher les uns des autres pour chercher
le lien qui les rattache entre eux, indiquer le but qu’ils ont a leur
insu poursuivi d’un commun accord, et montrer dans cette unite un
des plus curieux caracteres du dix-septieme siecle. Dans un sujet
aussi vaste nous ne pouvons qu’indiquer quelques traits generaux, et
parmi ces morts glorieux choisir les plus glorieux et les plus grands. I
Commencons par Bossuet.
�DE L’IjNITE LITTERAIRE AU XVII® si&CLE.
12£
I
A part 1’Imitation de Jesus-Christy tous les livres catholiques du
moyen age, composes par des pretres ou par des moines, s’adressent
particulierement au clerge, et restent enfermes dans le cloitre ou
dans l’ecole. Latheologie, dedaigneuse de la forme et de Fart, estcompletement separee de la litterature. Au dix-septieme siecle, au contraire, la litterature et la theologie se confondent, et celle-ci, Vivante
et pratique, emprunte a l’eloquence sa force et son eclat pour agir sur
la societe laique,. C’est par Bossuet que s’accomplit cette alliance.
Controversiste, historien, predicateur, philosophe, Bossuet s’attache
sans cesse a la meme pensee, qui est de montrer partout Faction
incessante de Dieu dans les affaires humaines; Le plus beau de seslivres, le Discours sur Ihistoire universelie n’est rien autre chose,
il n’est pas besoin de le rappeler, que la theorie du gouvernement
temporel de la Providence, l’explication de la politique divine dans
l’histoire. Pour rendre cette theorie, plus saisissante, Bossuet la
transporte au sein meme du paganisme, Foppose au dogme antique
de’la fatalite et detrone le hasard. Dieu regne «et tient les fils dans
ses mains... » Or, depuis la Venue du Christ; le gouvernement de
Dieu a pris, par l’Eglise catholique, une forme sensible sur la terre.
Ce sera done a la defense de l’figlise que Bossuet consacrera toute
Fardeur de sa controverse. Il traitera d’abord de sa doctrine; puis
il la montrera toujours immuable, toujours inflexible, perpetuant
cette doctrine a travers les ages, ne changeant jamais, parce qu’elle
s’appuie sur celui qui ne change pas : de la le magnifique sermon sur
Wunite de I’Eglise; et comme tout s’enchaine, dans ce systeme, avec
une logique irresistible, Bossuet part de cette unite, pour jeler au
protestantisme le deli superbe qu’on appelle VHistolre des varia
tions.
Apres avoir fait la part de Dieu et de l’liiglise dans lestrois ouvrages
dontnous venons de parler, l’eveque de Meaux redescend vers l’homme,
et lui trace ses devoirs a l’egard du Createur et de ses semblables. Il
lui demande, avec la phifosophie antique, de s’etudier soi-meme, avec
la philosophic chretienne, de s’elever par la raison jusqu’a son auteur.
De la, le Traite de la connaissance de Dieu et de soi-meme, science
supreme, de laquelle decoulent toutes les notions du juste et de l’injuste, du mal et du bien, et par cela meme le dogme de la responsa-
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.
DE L’UNITE LITTERAIRE
bilite; maispourque Fhommesoitresponsable,il fautqu’il soil libre*
Bossuet etablira done cette liberte dans un traits nouveau, qu’on peut
considerer comme l’un des livres les plus profonds qui aient ete ecrits
pour concilierla toute-puissance divine etl’ in de pen dance de lavolonte
humaine. Comme saint Thomas, l’eveque de Meaux a donne, en
touchant a ces mysteres, une veritable somme de la doctrine catholique, et ses autres oeuvres ne sont que le developpement de cette
doctrine dans ses rapports avec la vie de chaque jour et les classes les
plus diverses de la societe. C’est par F&criture sainte qu’il enseigne,
aux rois l’artde regner; c’est par le catechisme du diocese de Meaux,
qui deviendra apres un siecle le catechisme de la France, qu’il apprend aux pauvres a bien vivre« Ses sermons, trop peu conaus, sont
comme une lutta obstinee et incessante contre les instincts pervers
de notre nature, et suivant le mot heureux de madame de Sevigne,
il se bat a outrance avec son auditor?e^ pour l’attendrir, l’effrayer
et le convaincre. L’oraison funebre est pour lui comme le dernier
mot de cet enseignemeni de la chaire, etquand il a epuise la theologie
et l’eloquence y il s’adresse a la mort qui repond : Dieu seal est
grand.
On pourrait croire qu’en proclamant ainsile neant de l’homme, le
neant de sa gloire et de sa puissance, en face des cercueils de Conde
et de madame Henriette, Bossuet va. perdre de vue les interets, les
preoccupations, les soins du monde et de la vie de chaque jour. Ces
interets, au contraire, lui sont toujours presents et familiers; la disci-'
pline interieure d’une abbaye, la direction de conscience de quelques
humbles religieuses,. les details de Fadministration de son diocese,.
Foccupent a l’egal de la theodicee. Il regie tout, il definit tout aven
la meme'rigueur de raison, la meme clarte, la meme eloquence, et
son oeuvre,, dans ses diverses parties^ n’est en definitive qu’un enseignement continue! qui embrasse 1’ensemble des verites divines et
humaines. C’est la ce qui en fait la force et la duree, car s’il regne.
par l’autorite de la doctrine sur la conscience de ceux qui croient,
il regne aussi sur Fame de ceux qui doutent par l’autorite de la,
morale,.
Theologien, philosophe, moraliste comme Bossuet, Fenelon suit
une route exactement semblable. Le Traite de I’existence de Dieu
est le pendant du Traite de la connaissance de Dieu et de soi-meme.
IdExamen de conscience d’un roi est la contre-partie de la Politique'
tiree de I'Ecriture sainte. hs Telemaque est destine a l’education
�AU XVIIe SI&CLE.
127
dn due de Bourgogne, comme le Discours sur Ihistoire universelle
a l’education du Dauphin. Mais tout en s’occupant des princes, l’archeveque de Cambrai, comme l’eveque de Meaux, se souvient de ceux
qui vivent de la vie simple et commune; il sait que, dans les families, ?
c’est rhonneur de la mere qui fait, l’honneur de l’enfant, la joie do
l’epoux, qui est le soutien du travail; et pour preparer la femme au
I role sacre de la materriite, il ecrit son. admirable Traite de I education
des piles. C’est toujours une pensee essentiellement pratique, uno
pensee d’enseignement qui domine. Sa theorie de- l’education contient
le programme de la maison de Saint-Cy®. Compose pour les enfants des
rbis, le Telemaque, predication chMetienne encadree dans uii roman
pai'en, est devenu le livre de nos ecoles. Pension poursuit, le meme
hut que Bossuet: le perfeetionnement moral de 1’homme. Un seul
» point separe ces-grands esprits : Bossuet maintient dans. sa. rigueur
l’inflexible autorite de la traditionc’est I’homme du passe, le der
nier des Peres. Fenelon, c’est l’homme de Tavenir, I’apdtre de la
tolerance moderne; il a te vague pressentiment des grandes reformes
qui doivent bientot s’accomplir dans la societe francaise, et Louis XIV
le traite presqu’en ennemi,. en brulant les manuscrits qu’il avait laisses entre les mains du due de Bourgogne, comme si le grand roi
avait devine, dans i’utopie de Salente, un indice precurseur de cette
revolution qui devait renverser sa. race.
Par les Provinciates et les Pensees, Pascal se rattache directement
a la meme tradition. Dans le premier de ces livres, la dispute sur
cette tenebreuse question de la Grace qui remonte a Pelage,, n’est
qu’uh incident du combat engage entre les disciples de Jansenius et
les disciples de Molina; mais ce qui domine, ce qui fait la force et
l’imperissable autorite du livre, c’est la polemique contre les relachements de la morale. Quelle que soit Fopinion qu’on ait sur un ordre
celebre,il n’en est pas moinsvrai que les maximes des casuistes
sur les restrictions menta-lcs-, les banqueroutes JThomicide , le pro-?
babilisme, installaient, suivant l’heureuse expression de M... Sainte, Beuve, le machiavelisme a 1’ombre de la croix. Ces maximes met|taient en peril la morale divine et la morale sociale, et le danger
etait d’autant plus grand qu’elles partaient d’un ordre qua avait
ete le plus ferme soutien de Dunite catholique. Pascal decouvrit
d’un coup d’ceil toute la profondeur du mal. Entrains par son indi
gnation. d’honnete homme, il defendit les droits de. la consciencecontre les sophismes d’une theologie corrompue; et en refutant
�128
DE L’UNITfi LITT&RAIRE
Escobar, Vasquez et Caramuel, il a ramene la morale a la source
divine.
Dans les Pensees, Pascal s’eleve a une hauteur qui trouble et qui
confond. L’eloquence et la poesie debordent comme des torrents a
chaque page de ce livre, ruine immortelle d’un monument a peine
ebauche; mais ici encore le but est essentiellement pratique:
l’homme ne sait ni d’ou il vient, ni ou il va; il est dans un doute ter-l
rible de toutes choses; il sait qu’il doit mourir, mais ce qu’il ignore
le plus, c’est cette mort meme qu’il ne saurait eviter. Peut-il rester
dans cette ignorance? non, car du moment ou il s’est considere soimenie, il n’a plus de repos qu’il n’ait trouve le secret de son etre.
— Eh bien! lui dit Pascal, cherchons ensemble; etudions cet etat
plein de misere, de souffrance, de tenebres qu’on appelle la vie. —
Quelle etude et quel tableau! toutes les grandeurs, toutes les fai-l
blesses sont mises a nu dans une incomparable analyse; et quand
1’homme effraye de lui-meme, et perdu dans sa propre pensee, se
demande quel est le mot de ce mystere, Pascal lui repond : — Qui
demelera cet embrouillement? sera-ce la raison? non, car elle flotte,
depuis que le monde dure, entre le pyrrhonisme et le dogmatisme,
et l’on ne peut etre pyrrhonien sans etouffer la nature, ni dogmatiste
sans etouffer la raison. Sera-ce la philosophie? non, car elle voit
chacune de ses affirmations detruite par une affirmation contraired
— Quelques pas encore, et l’homme est englouti dans les abimes du
scepticisme. Mais Pascal s’arrete, car il ne l’a conduit jusque-la que
pour lui reveler l’enigme de sa destinee par le tableau de sa faiblesse
et de sa grandeur et les etonnantes contradictions de sa nature. Cette
enigme, la religion peut seule en donner le mot. Mais quelle reli
gion choisir entre celles qui se partagent le monde? Celle qui portera
dans son histoire le temoignage d’une revelation divine; ce temoignage, Pascal le decouvre dans le christianisme, a travers les obscurites du dogme, les propheties et les miracles, et, la Bible et
l’Evangile a la main, il nous conduit jusqu’au pied du Calvaire, ou
l’homme apprend a connaitre Dieu par le Christ, et par le Christ a se
connaitre soi-meme.
Pascal, on le voit, touche d’un cote a Fenelon et a Bossuet, et de
l’autre a Descartes, a Malebranche, a Nicole; il cherche avec les philosophes, il croit avec les theologiens; et comme tous les penseurs de
son siecle, il marche en s’eclairant des lumieres de la raison et des
lumieres de la foi.
�AU XVII* SIfiCLE.
H
129
II
La Bruyere et La Rochefoucauld completent, comme observateurs
et comme moralistes, Fecole philosophique du dix-septieme siecle.
Homme du monde et homme de cour, La Rochefoucauld semble prefer
main-forte aux theologiens en comhattant plus particulierement les
vices que ceux-ci attaquent avec le plus: de force et de vivacite. On a
pu, avec raison, accuser La Rochefoucauld d’avbir calomnie la nature
humaine en ramenant a l’egoisme le mobile de toutes nos actions;
mais il faut tenir compte de la- sphere dans laquelle il a vecu, et qui.
est justement celle ou la personnalite se developpe avec le plus de
force. Mele aux troubles de la Fronde, il avait vu Finteret general
constamment sacrifie a Finteret particulier^le devoir a l’ambition. Il
etait done naturel qu’il fit passer dans son’ oeuvre■•les observations
qu’il avait puisees dans le spectacle des evenements. Sans doute, il a
trop generalise, en le presentant comme exclusif; un sentiment ou
,plutdt un vice qui, pour We fort commtm', admet ceperiWmt encore
de nombreuses exceptions'; mais il n’en a pas moiiis rendu un grand
service a la philosophic morale; car il'a mis a nu'les plus secretes
manoeuvres de l’egoisme, et Fon peut en quelques points le comparer
a Machiavel, qui, en tracant dans le livre du Prince la theorie exageree du succes a tout prix et le code de F Ambition, a dechire tous
les voiles de l’imposture politique. Enfin, il nous semb'le que les
Maximes de La Rochefoucauld et
Traite de la concupiscences
Bossuet se touchent par une infinite de cotes, etqueces livres ne sont
tous deux qu’une sorte de casuistique, Tune; mOndaine, l’autre religieuse, ou l’homme apprend a se defendre* centre' cet amour du moi
qui trouble sa raison, endurcit son coeur et l’egare eiU le flattant.
Moins profond peut-etre que La Rochefoucauld, mais moins exclu
sif, La Bruyere est sans cOntredit l’un de nos ecrivains dont les
oeuvres sont le plus lues et le plus goutees. Contemplateur comme
Moliere, il a porte, comme lui, l’eloquence dans la raillerie, et par
le meme sentiment d’honnetete, il a fait de la satire une ecole de sagesse. Sa critique morale est essentiellement - classique, e’est-a-dire
qu’elle est basee sur cette raison conforme a la verite qui survit a
toqtes les variations de l’opinion. Observateur plein de finesse, il saisit
les nuances les plus fugitives; il ne generalise pas les exceptions, il
individualise au contraire les generalites, et c’est la ce qui donne a
Tome III. — 9e Livraison.
9
�no
DE L’UNITfi LITT&RAIRE
ses portraits une realite si saisissante. Les types qu’il a crees sont si
vivants, qu’au moment ou son livre parut, le public mit un nom audessous de chaque portrait, car chacun croyait reconnaitre les hommes
que le grand peintre avail fait poser devant lui; mais. quand ces
hommes eurent disparu, les portraits recurent des noms. nouveaux,, et
la ressemblance resta tout aussi frappante, O-n vit aloes, qu’il s’agis—
sail, non pas de quelques hommes, mais de tons les hommes, non
pas de Versailles ou de Paris ,; mais. du monde. Les aeteurs etaient
changes,mais ceux qui. les remplacaientjouaient toujours les memes*
roles*
Quand on pareourt.ee livre des G3z,«^m,;quipromene le lecteur
avec un. apparent desordre a teavers le monde et la vie, on ne saisit
pas toujpurs ridee generalc quirelie ces fragments entre. eux; rnais
le lien et le but definitif ne sauraient echapper a. une lecture atten
tive. La Bruyere,d’ailleurs, dans la Preface du discours a Acade
mic francaise,a pris soind’indiquer l’ensemble de* son plan. Il dresse
d’abord I’inventaire de nos ridicules et de nos vices; et, quand il a
montre le pen que nous sommes,, le? peu. que valent les bieus de la
fortune, les illusions de la grandeur et eelle&de 1’amour-propre, combien nos jugements sont incertains, nos passions mesquines, nos agi
tations sterilespour le bonheur,il se detourne tout a coup de nos.
Tniq^yeg joAMy
comme; il le dit< jusqudDieu d tracers le del
et les «^m,et couronner son etincelante. satire par la belle con
clusion. qui a pour titre Les. esprits forts* G’est dans ce chapitre
qu’estle secret de son livre * etce secret qui en fait l’unite se revels.dans cette phrase » Lieu se decouvre et I ordre est retab-li^
Nous nous trompons peut-etre, mais il. nous semble qu’entre les*
Pense.es. de Pascal et les, Caraeteres il existe. une analogie incontes—•
table. Pour donner un sens aux aspirations de notre aine, pour exp-11quer. la vie et conclure a la necessity du dogme chretien, Pascal met
rhomme en presence du mystere de sa grandeur et du mystere de
son neant. Pour demontrer lanecessite de la morale chretienne,, La
Bruyere.met rhomme en presence de ses vices et de ses faiblesses, et
tandis que Pascal nous ramene a Dieu par I’enignae. de notre desti—
nee r Bossuet par I’histoire,. Fenelon par le miracle permanent, du.
mondeLa Bruyere nous- y ramene a son tour par le tableau de nos
moeurs.
-i.:.... t! ,
�AEFXVIF* SIEGLE.
’
13i
in
Ce ne sont pas settlement les theologiens, les philosophes, les moralistesqui prennent, an. dix-septieme siecle, ee pole pratique d’educateurs que nous venons de signaler; les poetes marchent dans la
meme voie, et le lien qui les unit aux prosateurs les reunit encore
entre eux, soit qu’ik embrassent, comme Corneille, Racine etBoileau, les fortes croyances de leur temps, soil qu’ils s’en separent;
comme Moliere ei La Fontaine, pour parler uniquement au nom de la
raison, et remonter par les fibres penseurs, de la reforme et la veine
railleuse et sceptique du moyen age, jusqu’a la philosophie antique.
Ce qui frappe (Tabard quand on eompiare Corneille et Racine, c’est
la conformite de leur foi ehretienne, de cette foi sincere et profonde
qui s humilie et ne discute pas, Corneille lit.' chaque jour le Breviaire
romain, comme Racine en traduit les hymnes. Il met en vers, par
esprit de penitence, Vlimtation de Jesus—Christ> et par esprit de
■penitence Racine renonce au theatre. De la les chefs-d’oeuvre Chre
tiens t. Polyeucte, Athalie, Esther; de la aussi ee grand sentiment
du devoir, qui eleve et ennoblit la peinture des passions.
On a dit que letheatre de Corneille etaitune ecole de grandeur; le
mot est juste, mais c’est aussi Tecole du sacrifice et du dqvouement.
Voyez le Cid I Le poete, dans Texamen de cette piece, donne d’un
seul mot toute sa theorie ; —- Chimene et Rodrigue suivent le devoir,
sans rien relacher de la passion, — voila le ressort dramatique; —
le devoir triomphe, — voila la sanction morale.
Le caractere du vieil Horace nous offre une donnee semblahle. A
Rome, la patrie est divinisee; T amour du pays s’eleve a la hauteur
d’une foi religieuse, et demine par cela mdme tons lea autres senti
ments. Horace sacrifiera done sa tendresse de pere. a sa foi de Ro
main, et Corneille choisira ce sujet, pour montrer T abnegation dans
toute son energie sauvage. Le meme ressort. dramatique se retrouve
dans Pulyeucte. Lapassiondans.ee qu’elle a de plus noble et de plus
pur est aux prises avec l’amour divin, et Polyeucte s’immole aDieux
comme le pere des Horaces s’immolait a Rome.
Tous les nobles sentiments, tous ceux qui touchent a l’heroisme
qu le provoquent, sont tour a tour evoques par Corneille. Dans
Cinnaz Auguste personnifie la clemence, et ce vers'celebre :
Je suis maitre de moi comme de 1’univers,
�132
DE I/UNITfi LITTfiRAIRE
nous montre que, si haut que nous eleve notre destinee, les plus belles
victoires sont celles que nous remportons sur nous-memes. Dans la
Mort de Pompee, Cesar punit par la colere et le mepris l’assassinat
qui sert sa fortune, et Cornelie, faisant taire une haine aussi profonde
que ses regrets, se jette au-devant du coup qui menace le vainqueur
de Pharsale. Les enseignements les plus genereux de l’histoire semblent se resumer dans les tragedies de Corneille, et jamais la poesie
n’a propose l’exemple des grandes choses dans un plus magnifique
langage.
Plus tempera que Fauteur de Polyeucte^ et toujours plus pres des
realites de la vie commune, Racine nous attendrit et nous eclaire sur
nous-memes par la peinture fidele et charmante de nos troubles interieurs. Nous entendons dans ses vers comme un echo des orages qui
grondent en nous; mais le devoir est toujours en lutte avec la pas
sion, et quand la passion triomphe, le poete ne manque jamais de
l’humilier par le remords. Ses tragedies, comme celles de Corneille,
ne sont en definitive que l’eloquente apologie de tous les nobles in
stincts. Monime, Iphigenie, ne sont-elles pas les soeurs paiennes de
Pauline? Alexandre, vainqueur de Porus, lui rendant son royaume,
n’est-il pas, en fait de generosite, le rival d’Auguste pardonnant a
Cinna, le rival de Cesar pleurant Pompee? Esther ne representet-elle pas le patriotisme juif, comme Horace le patriotisme romain?
Andromaque, Clytemnestre ne sont-elles pas le plus parfait modele
de l’amour maternel, l’ideal de la tendresse antique complete par la
tendresse chretienne, comme Britannicus est le type acheve des vertus
et des graces de F adolescence? Le culte de la beaute morale a meme
ete porte si loin par Racine qu’il brise quelquefois entre ses mains
l’instrument tragique; et c’est ainsi que ce grand poete a ete accuse
d’avoir affaibli, dans Andromaque et dans Britannicus, l’un des ressorts les plus puissants du drame, la terreur, en attenuant la ferocite
de Pyrrhus, et l’ambitieuse et lascive cruaute d’Agrippine. La cri
tique est juste, mais ces infidelites faites a l’histoire ne sont qu’un
hommage rendu par le poete a l’ideal qu’il poursuivait sans cesse;
et s’il adoucit ces personnages sombres et terribles qui se debattent
contre la fatalite, c’est qu’il regarde toujours le monde antique des
hauteurs du christianisme.
Moins grand que Corneille et Racine, moins grand que La Fontaine
et Moliere, Boileau occupe cependant encore a cote d’eux un rang
eminent, et jamais ecrivain n’a rendu aux lettres de plus signales ser-
�.A
AU XVIIe SIECLE.
z
133
vices. Il a defendu le veritable talent contre la mediocrite vaniteuse;
et c’est la pour lui un eternel honneur, car il faut une grande generosite d’esprit, quand soi-meme on poursuit la gloire, pour s’elever
au-dessus du denigrement et rendre justice a des rivaux et a des maitres. Il a montre par le precepte et par l’exemple que la verite est la
source des belles inspirations, et que pour bien ecrire, il faut bien penser. Il a porte dans la litterature la fierte de l’honnetete et la fierte du
bon sens. Il s’est declare l’adversaire impitoyable du mauvais gout et
des sentiments faux, et par cela meme il a sauvegarde la morale publique, car les sentiments faux, en egarant les esprits, degradent les
caracteres et entrainent la ruine des societes. Boileau est de la famille
de La Bruyere; il a sonde comme lui la profondeur de la sottise humaine, et ses satires sont comme un echo fidele des sarcasmes et des
lecons que les railleurs de tous les ages ont adresses a la triste posterity
d’Adam. On a pu quelquefois contester sa verve; on n’a jamais conteste sa raison, et il ne se rencontre pas dans toutes ses oeuvres un
seul precepte que l’on puisse dementir au nom de l’experience, une
seule maxime litteraire que l’ori puisse recuser au nom du gout.
IV
Par son caractere exclusivement philosophiquev Moliere occupe,
ainsi que La Fontaine, une place distincte parmi les ecrivains de son
temps, mais tout en suivant une route differente, il tend encore au
meme but et marche toujours aupres d’eux. Seulement, tandis que
Bossuet, Pascal et Fenelon, cherchent dans la foi catholique la regie
absolue de la vie, tandis que La Bruyere s’efforce de nous ramener a
Dieu par le tableau de nos moeurs, Moliere reste sur la terre, n’invoque que la raison, et demande l’art de vivre avec sagesse et droiture, selon le monde et. selon la sagesse humaine, au monde luimeme, a l’experience, a l’observation de ce qui se passe chaque jour
sous nos yeux. Les personnages qu’il fait agir et parler ne sont que
l’incarnation vivante de nos defauts, de nos ridicules, de nos passions,
et meme de nos qUalites, car Moliere ne se borne pas, comme la
plupart des auteurs comiques, a representer L’homme sous ses aspects
affligeants : il sait qu’entre les fripons et les dupes, entre les me
diants et les sots, il y a les honnetes gens, qui nq sont apres tout
que les gens senses, et pour que le tableau soit complet, il met
aussi les honnetes gens sur la scene.
�134
DE L’UNIT-E LITTERAIRE
Nous l’avons dit dans une autre etude : quand on analyse ses personnages, on trouve dans la somme totale des caracteres qu’il a crees,
le miroir exact et fidele du monde. D’un cote les defauts et les ridi
cules : — l’avarice, dans Harpagon; la sottise et la vanite du parvenu.,
dans M. Jourdain; la vanite de la naissance, dans M. de Sottenviiie;
la vanite litteraire, dans Trissotin; regoisme profond, dans Arnolphe; legoisme et la pusillaaaimite,dans Argan.; les pretentions de
l’ignorance et Fexaltation des sentiments faux, dans Belise, Armande
et Philaminte; la faihlesse et 1’irresolutian, dans -Georges Dandin;
la jalousie, dans Sganarelle ; la secheresse du coeur et la coquetterie,
dans Celimene; la sceleraiesse doublee d’hypocrisie, dans lartufe;
1’audacieuse forfanteriedu vice, dans don Juan.—De l’autre cote, les
qualites* — dans Alceste, la douloureuse susceptibilite de 1’ bonne or;
dans Henriette , la grace de la maison et lasamplicite charmante; dans
Elin ire, i’honnetete;; dans Philinte, la probite indulgente etsereine;
dans Chrysale, Eesprit de conduife et la fermete du bon sens.
Pris dans son ensemble, le theatre de Moliere est done une ecole
de verite, ou chacun apprend a cormaitrc lesautres et a se reconnaitre
soi-meme; car en tracant le portrait de ses contemporains, ce contemplateur, ainsi que l’appelait Boileau, a peint comme La Bruyere les
hommes de tous les ages. Il enseigne le bon sens, comme Corneille
enseigne le devouement et Pheroisme; 11 attaque, dans lartufe, l’hy-i
pocrisie de lapiete, comme Pascal, dans les -P^ovindales, attaque
I’hypocrisie de la morale. LesEemmes savantes sont le commentaire
anticipe, profane .et mondam, du Traite deldiducation des files et des
Lettres de madame de Maintenon sur le meme sujet , comme VEcole
des femmes est la mise en scene de la satire de Boileau et des raille
ries de La Bruyere. Moliere resume, dans les types qu’il cree et qn’H
fait vivre, l’observation morale de tous les siedes, la profonde casuistique de .Bossuet et les pemtures ienergiques de Saint-Simon , et
quand Louis XIV demandait a -Boileau quel etait le plus grand des
ecrivains de son re gne, .Boileau pouvaii repondre, sans crainte d'etre
dementi par la posterite: <« Sire, c’est Moliere,.» parce que Moliare
c’est ■ la verite <et la vie elle-meme. ’ >
Cette verite, nous la retrouvons dans La’Fontaine, aussi saisis•sante ^t aussi profonde. Le fabuliste., comme d’auteur de Tartufe,
fait agir et parlersesacteursavecam sentiment si parfait de la reality
qu’on sent a chaque vers qu’ils ne peuvent ni agir ni parier.autrement. Comme Moliere, il est l’irreconciliable ennemi de la vanite*
�AU XVII® SlfiCLE.
43S
de Thypocrisie et de la ruse. Les acteurs sont changes, les caracteres
Testent les memes. La grenouille qui cherche a S’egaler au boeuf,
Tanequi porte des reliques, le mulet qui se vante de sa genealogie,
faites-en des hommes, ils s’appelleront M. de Sottenville et M. Jour
dain. Le renard s’appcllera Tartufe, le loup don Juan. La Fontaine
combat le charlatanisme des -devins et des faiseurs d’boroscopes,
comme Moliere combat le-charlatanisme des empiriques. Il se sertde
la verite et de 1’experience pour-nous donner des lemons, et ees lecons
s’adressent a tous les temps, a tous les ages, a toutes les conditions,
parce quil a complete sa propre sagesse par la sagesse de tous les
siecles. Cepai’en, egaredans lasoctetecroyantedudfe-septieme siecle,
a le sentiment chretien de la justice et du droit, de Legalite des
hommes devant Dieu, au meme degre que Fenelon. L’abus de la
force, 1’oppression des faibles, n’ont jamais trouve un plus eloquent
adversaire. Aussi, quand la Revolution francaise vint reclamer pour
les faibles la meme protection que pour les forts, et suWit&er aux
■caprices du lion la volohte de la Hoi; dle cxhuma les Testes de La
Fontaine pour leur rendre des honne’urs supremes, parce qu’elle
Teconnaissait en lui rn de -ses precurseurs, et dans ces funcrailles
populaires cetait le P&t de terre-qua prenaitsa revanche.
.
■Nous A avons point !a pretention d’avoirepuise le. sujet auquel
nous avons consacre ees pages, -bien indagnes des grands ’hommes
dont nous sommes si justement fiers. Nous avons voulu seulement
appeler l’attention sur un point de noire histoire litteraire «qui n’a
point ete suffisamment remarque, et montrer, eomme notes l’avons
dit plus haut, que si les ecrivains du dix-septieme siecle ont acquis
tant de gloire, ce ri’est pas’seutement parce qu’ils forment une ecole
de style, mais encore une ecole de sagesse et de grandeur.. Ils sont
lous de la meme ‘famiile; la source de I'inspiration est la meme pour
tous, et elle se trouve dansces trdis mots que LaBruyere a rapproches
pour la premiere fois: LE BEAU, LE VRAI, LE BIEN. Le but qu’ils
poursuivent n’est-ce pas, en effet, la recherche de la verite dans l’ordre purement humain , comme dans l’ordre surnaturel, l’etude de
Fhomme et la peinture du -monde,, Teducation de Itesprit et l’educa-tiondu coeur? n’est-ce pas la reforme d’une societe ou vivait encore le
vieil esprit feodal, avec ses privileges, ses exclusions et ses iniquites?
�J36
DE L’lLNITL' LlTTfiRAIRE
n’est-ce pas aussi la reforme de la science? Moliere se raillant des
medecins qui se payent de mots, et leur demandant le savoir et l’ob4
servation au lieu du pedantisme, n’est-il pas philogophe au meme
titre que Descartes combattant les vertus specifiques et les vertus oc-A
cultes? La Bruyere, Fenelon, dans leurs Discours a TAcademie francaise, Moliere dans les Femmes savantes et les Precieuses^ Corneille
dans les Examens de ses tragedies, ne sont-ils pas des critiques, des
maitres de style et de gout au meme titre que Boileau? Les oeuvre&i
de ces grands hommes, si* diverses qu’elles soient, s’eclairent et se
completent l’une par l’autre, et elles offrent entre elles une harmonie si parfaite qu’elles sont desormais inseparables, comme celles
d’un seul et meme auteur. Nous ne pretendons certes pas que les ecrivains du dix-septieme siecle aient marque sans retour l’extreme limite
ou l’esprit humain puisse atteindre, et que 1’art, pour s’elever a la
veritable beaute, soit condamne fatalement a les imiter; loin de la.
Mais si l’imitation est sterile, l’admiration est toujours feconde; et ce
qu il importe de maintenir, c’est qu’ils doivent etre pour tous les ages
un sujet constant d’etude, parce qu’a travers les transformations de la
langue et les changements des moeurs, ils resteront toujours profondement humains, et par cela meme profondement vrais.
Cette unite qui distingue leur talent distingue egalement leurs ca
racteres. Ilsont tous la meme simplicite, le meme desinteressementl
et ils cherchent la perfection pour leurs oeuvres, plutot que la gloire
et le bruit pour leur nom. Ce sont des gens de.bon sens et des
gens de bien, droits, sinceres, vivant de cette vie commune dont les
natures saines et fortes savent seules s’accommoder. Bossuet, qui
regne sur l’Eglise de France, s’isole, au milieu de Versailles, de
toutes les intrigues de la cour, pour lire la Bible, dans les allees soli
taires du pare, en compagnie de La Bruyere et de Fleury. Boileau,
qui regne sur les esprits de son temps, n’a point de plus chere dis
traction que le jeu de quilles, et toute son ambition se borne a vivre
tranquille dans son jardin d’Auteuil. Racine s’amuse a faire des pro
cessions avec ses enfants, et sa femme ne sait pas meme les noms de
ses pieces. Moliere, a bout de forces et deja mourant, reste au theatre,
malgre les prieres de ses amis, pour donner du pain aux acteurs de
sa troupe. Corneille, marguillier de l’eglise Saint-Sauveur de Rouen,
tient pendant trente ans les comptes de sa paroisse avec la regularity
d’un greffier. La Bruyere cache si bien sa vie, qu’elle echappe a
notre curiosite, et qu’aucun detail biographique ne vient se placer
�AU XVIIe SlfiCLE.
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entre sa naissance et sa mort. Emprisonne par la souffrance dans la
chambre qui le verra mourir, Pascal ne songe pas meme a sauver
d’une destruction presque inevitable les pages illisibles de l’un des
plus grands livres qu’ait traces la main des hommes, et, comme les
saints du moyen age, il meurt sous le cilice, en ne se souvenant que
de Dieu. Tous ces grands hommes, en un mot, restent soumis dans
,leur conduite aux regies souveraines qu’ils ont posees dans leurs
oeuvres. Ils semblent justifier ce mot si vrai de Boileau: La fierte
de l’esprit est le vice des sots, et la fierte du coeur la vertu des honnetes gens. Ils ont le sentiment de leur force, jamais la vanite de leur
talent; on les aime, on les respecte autant qu’on les admire, et c’est
la le secret de cette popularity qui grandit toujours.
�
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
Victorian Blogging
Description
An account of the resource
A collection of digitised nineteenth-century pamphlets from Conway Hall Library & Archives. This includes the Conway Tracts, Moncure Conway's personal pamphlet library; the Morris Tracts, donated to the library by Miss Morris in 1904; the National Secular Society's pamphlet library and others. The Conway Tracts were bound with additional ephemera, such as lecture programmes and handwritten notes.<br /><br />Please note that these digitised pamphlets have been edited to maximise the accuracy of the OCR, ensuring they are text searchable. If you would like to view un-edited, full-colour versions of any of our pamphlets, please email librarian@conwayhall.org.uk.<br /><br /><span><img src="http://www.heritagefund.org.uk/sites/default/files/media/attachments/TNLHLF_Colour_Logo_English_RGB_0_0.jpg" width="238" height="91" alt="TNLHLF_Colour_Logo_English_RGB_0_0.jpg" /></span>
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Conway Hall Library & Archives
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
2018
Publisher
An entity responsible for making the resource available
Conway Hall Ethical Society
Text
A resource consisting primarily of words for reading. Examples include books, letters, dissertations, poems, newspapers, articles, archives of mailing lists. Note that facsimiles or images of texts are still of the genre Text.
Original Format
The type of object, such as painting, sculpture, paper, photo, and additional data
Pamphlet
Dublin Core
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Title
A name given to the resource
De l'unite litteraire au XVII siecle
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Louandre, M. Ch.
Description
An account of the resource
Place of publication: [Paris]
Collation: [124]-137 p. ; 26 cm.
Notes: From the library of Dr Moncure Conway. From Le Megasin de Librairie: literature, histoire, philosophie, voyages, .... Vol. 3.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
[s.n.]
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
[1859]
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
G5725
Subject
The topic of the resource
Literature
Rights
Information about rights held in and over the resource
<img src="http://i.creativecommons.org/p/mark/1.0/88x31.png" alt="Public Domain Mark" /><br /><span>This work (De l'unite litteraire au XVII siecle), identified by </span><span><a href="https://conwayhallcollections.omeka.net/items/show/www.conwayhall.org.uk">Humanist Library and Archives</a></span><span>, is free of known copyright restrictions.</span>
Format
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Type
The nature or genre of the resource
Text
Language
A language of the resource
French
Conway Tracts
Literature