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►
DU CONCILE.
' Non moriar sed vivam —
Ce n’est pas la mort quo j'attends
•c’est la vie — Isaie.
MtTNCHEN 1870
H. Manz’sche Hof kunstliandluug- & Buchh auditing.
��Non moriar sed vivam.
Ca n’est pas la mort que j’ attends,
c’est la via — Isait.
. <
.
4 'TTWJQ'
'■'■■■
Ainsi done la discussion sur l’infaillibilite Pontificate est cldse —
La derniere periode de la lutte vient de s’ouvrir; a qui demeurera la
victoire ? Dieu seul |e salt.
Quant a nous, des & present nous pouvons dire & qui sera la
gloire. Oui, nous savons qui a lutte pour le droit et la liberty; nous
savons qui a sacrifie, aux graves obligations du devoir E une brillante
,popularity, le repos du present et peut-etre la tranquillity de l’avenir;
nous savons qui s’est genereusement efforce, sans jamais se decourager,
d’asseoir au sommet de la montagne le rocher qui redescendait sans
cesse, et aujourd’hui nos coeurs em|Ouivent de loin ces quelques
hommes heroiques pour qui, si souvent, nous avons prie. Que notre
cri d’ admiration leur arrive, au moins la veille de la bataille, pour
rehausser leur triomphe ou venger leur defaite.
Quelle force d’ ame il leur a fall JH durant sept mois, pour ne
jamais se lasser de toimgdufeo de tout tenter, sans parvenir a eloigner
le scandale! Un regteilW^impos^^wro^yngoits les plus evidents
du Concile, des commissions choisies d’avance, des votes illusoires, une
tutelle oppressive, des discussions sans ordre et sans but, des modifi
cations reglementaires aussl arbitrages que multipliees, ils ont tout subi,
esperant, par leur longue patience, faire accepter un jour leurs argu
ments <- Les calomnies publiques ne leua| ont pas ete epargnees, et
pourtant leur voix ne s’ est pas elevee, bruyante et indignee, dans cette
meme assemblee ou on les appelait heretiques et courtisans — Leurs
orateurs ont du, plus d’une fois. quitter la tribune sans pouvoir meme
expliquer leur pensee, encore moins defendre leurs convictions, tandisque
la majorite gardait sans cesse le droit de multiplier impunement ses
exagerations outrageantes et ses coupables allusions. Des le principe,
on s’est cru le devoir de prendre invariablement les raisons de la minorite pour des injures et de lui rendre des injures pour des raisons
— Ses protestations elles-memes, si dignes, si humbles et pourtant si
tegitimes, contre de tels abus, ne sont pas settlement demeurees sans
effet, mais encore sans reponse.
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Et, tandis qu’au sein du Concile l’illegalite ecrasait ces ames
genereuses, tandis qu’on leur disputait ouvertement le droit de rep^ter
a toute pretention despotique: non licet, et a toute sollicitation imprudente: non possumus, au dehors un parti terrible soulevait contre elles
le clerg6 du second ordre et bouleversait les dioceses. Le Pape IniM
meme, nul ne 1’ignore, donnait publiquement la main a cette re vol J
tion si strange et si inattendue dans l’Eglise. Il multipliait, contre
toutes les regies de la hierarchic catholique, les encouragements les plus
flatteurs et il louait, dans toute la France, ce qu’il condamnait si
fortement, et a la meme heure, a Constantinople, dans la douloureuse
affaire des Arm&iiens. Il accordait, au nom de l’Evangile, ce que
l’Eglise de tout temps, au nom de ce meme Evangile, avait refuse S
quiconque n’ avait pas la plenitude du Sacerdoce, la mission de temoigner
parmi les eveques et contre eux, le droit d’ intervenir, avec autorite,
pour la solution des questions dogmatiques les plus embarassantes.
Dans un siecle moins trouble que le nbtre, et dans une Societe ’
Chretienne moins bouleversee, il y a long-temps qu’ on eut fait justice
d’une telle intrusion, en imposant de force le silence a ceux d’en bas
et en rappelant le droit et le devoir a ceux d’ en haut.
Jusqu’ a cette heure, la voix de 1’indignation publique n’a su rien
dire et les eveques ont tout subi.
Cependant on comprendra aisement combien cette pression du
dehors, saisissant 1’ eveque dans les parties le plus vives de son ame
et de son coeur, a du, non seulement entraver les developpements de la
minorite, mais quelque fois aussi amoindrir ses forces. Tandis, en effet,
que le grand nombre de ses prelatl demeurait inebranlable, sous le coup
de la tempete, realisant ainsi T heroisme de 1’ homme fort, vante par
le poete, tenacem propositi virum, du juste impassible sous les mines
du monde detruit, quelques simes faibles, ou plutdt ou plus tard, ont
timidement courbe la tete et accepte le joug, laissant ainsi le troupeau
se transformer en pasteur, tandisque le pasteur se resignait & pratiquer
1 obeissance du troupeau. Nous ne jugerons pas ces faiblesses, mais,
simples fideles, nous avons le droit de nous demander si le vote de tels
t^moins sera libre, et si leur parole demeurera la tranche expression de
la vie doctrinale de F Eglise ?
Au reste, toute la question Conciliaire menace de se reduire &
celle-ci: a-t-on reellement voulu savoir la pensee du Catholicisme, ou
lui imposer celle qu’ on avait pr^paree d’avance ?
Si on a voulu interroger sincerement sa foi, pourquoi lier par tant
d entraves illegales ceux qui pouvaient le mieux parler au nom des
generations presentes, ou de la tradition des siecles passes? Pourquoi
fermer violenament fcs bouches les plus autorisees et les plus £loquentes ? Pourquoi enfin, en face de cette courageuse minorite, chargee de
chaines et comme desarmee, avoir convoqu^, si p^niblement, une majorite
qui devait rester fatalement immobile et comme inexpugnable, une majorite
non seulement pr^paree d’avance, mais surtout rendue incapable de jamais
sortir du cercle protecteur ou on 1’avait enfermee?
�Cette majorite, en effet, se compose sourtout d’eveques timides,
d’hommes en sous-ordre, d’esprits ardens et exageres. Les premiers aiment
a etre avec la force et le grand nombre, afin de ne pas courir de dangersV*ils suivent aisement le fleuve qui les emporte et trouvent moins
dangereux de descendre toujours que de lutter pour remonter le courant
qui mene aux abimes. Les seconds sont tous ces prelats sans diocese,
issus de la seule volonte Pontificale, relevant du Pape et du Pape seul,
revocables ad nutum pour la plupart, simples officiates, comme disent
les Canonistes romains, ou, si vous l’aimez mieux, dans notre langue
franfaise, bommes-liges de la Papautejj Enfin les derniers ne sont ni
indifferents, ni timides, ni victimes de leur position subalterne, ni flatteurs
par temperament, mais, dans une nature bouillante, ils portent des aspi
rations d’une autre epoque, de^ desirs irrealisables, des illusions, le plus
souvent des prejuges pieux que les misonnements theologiques n’ont
jamais dissipes — De ces categories, la premiere ne desire pas se convertir, la seconde ne peut pas, la troisieme ne doit pas.
Elie ne doit pas, parce qu’elle considere deja la question comme
jugee et que, tenant le Pape pour infaillible, elle condamnera d’ avance
et fatalement quiconque se levera pour essayer de douter. Roulant dans
un cercle vicieux perpetuel, avec un courage qui etonne, elle refuse
obstinement d’ accepter une loyale discussion; a toute proposition raisonnable elle repond: je vois la lumiere,j’ entends le cri de la verite
qui monte de toutes parts, laissez moi don©? dans mon extase, ellen’est
pas une illusion. Et elle s’enivre de son entbousiasme sans vouloir
s’assurer s’il est logiquement fondlE
C’est qu’ en effet un long et babile travail a prepare dans l’Eglise
cette exaltation morale qui ie.ut supprimeF la raison,, ce pietisme qui
supplante la theologie et desormais c’est le coeur qui devrait remplacer
la doctrine.
Ici il faut reconnaitre qu’une grande ecole a sp6cialement travailld
a cette dangereuse transformation. Dans quel interet? nul ne 1’ignore
Avec quel succes? Helas! l’histoire du present ne l’a que trop revele.
Quand Laynez, a Trente, se retirait vaincu par l’energie d’eveques
qui cqnnaissaient leur droits et savaient les defendre, j’ignore s’ il se
*onsola de sa defaite en donnant a l’episcopat, qu’il voulait decouronner,
un nouveau rendez-vous dans l’avenir. Ce qu’il y a de sur, c’est qu’
apres trois siecles de treve feinte, les deux adversaires se retrouvent
incore, mais cette fois l’un a tout prepare pour la bataille,, 1’autre n’a
rien prevu. Aujourd’hui ce n’est plus l’episcopat qui refuse d’entendre
le P. Laynez, c’est le P. Laynez, qui, maitre du terrain, ne daigne
pas meme ecouter l’episcopat et lui annonce que depuis longtemps la
question est jugee.
Et de fait, la Compagnie de Jesus n’a rien epargn£, pour faire
rcroire au monde que l’infaillibilite Pontificale ne pouvait plus meme
souffrir la discussion. Elle l’a d’abord soutenu dans les discussions
privees de 1’ecole, puis elle l’a hasarde dans quelques livres, insinue
dans l’education de la jeunesse, murmure dans la direction intime des
�4
>
consciences, enfin elle l’a apporte un jour dans la chaire evangdlique,
et sans crainte elle a ose l’imposer au Concile.
Cette fois, je le repete, elle avait tout prepare pour la victoire.
La pensee du Pape, elle 1’avait transformee patiemment; ses ambitions,
elle les avait excitees d’abord et serieusement sondees ensuite; sa con-1
fiance, elle 1’ avait saisie par ces mille liens que sa main mysterieuse
saura toujours reunir, sans qu’on la soup^onne, et le jour ou Pie IX a
dit: il y aura un Concile, la compagnie de Jesus a dit: le Concile, ce
sera moi.
En effet, nous avons vu trois de ses docteurs resumer tout a la
fois et la puissance doctrinale, et le droit d’initiative de l’auguste assemblee. Les deques ont et^ apples a sanctionner ce que les Jesuites avaient ecrit, voiU toute 1’ histoire du Concile.
Et quand des amelilibres se sont revoltees, quand les bouches
Episcopates ont voulu discuter la pensee et la doctrine de ces hommes,
& qui Dieu n’a pas donne mission pour enseigner infailliblement dans
1’ Eglise, on a entendu ce cri s’ elever, de toutes parts, car on le provoquait partout«la question est jugee, la cause est finie, ja’i jure de
croire
1’ infaillibilite Pie IX.» Je ne recbercberai pas maintenant si
les dioceses les plus. bouleverses ont ete ceux-la meme ou l’action des
Reverends Peres etait le plus considerable, l’histoire le revelera unjour.
Qu il me suffise d’avoir observe qu’ ils ont opere une immense pression
dogmatique au sein de 1’ Eglise, tandisque, a Rome meme, par d’ autre
instruments, ils»w etaiewt menage une action plus irresistible encore sur
le grand nombre des Peres du Concile.
En effet une institution tbute puissante, tient sous une meme tutelle tous les vicaires apostoliques et la plupart des eveques orientaux.
Quelques amEricains, , quelques anglais n’echappent eux-meme a son
influence que , par 1’ energie du caractere et 1’ independance naturelie
de leur temperamem. (Jltte institution, c’est la Propagande. C’est
elle qui, abusant de ses droits, se prEvaut de ses aumones annuelles. pour agir efficacement sur les Prelats qu’elle soutient et leur communiquer chaque semaine, l’impulsion speciale qui fait le Concile. '
C est elle qui,. cet hiver, surveillait la porte des pauvres eveques.'
orientaux opprimes et les obligeait a fermer leur cellule aux freres
compatissants qui venaient les visiter. C’est elle qui mandait le patri
arch0 Jussef, comme le Pape avait deja mande le patriarche Audu,
pour savoir de quel droit il osait temoigner des croyances de 1’Orient, .
sans soumettre prEalablement son discours au controle de la censure.
Mere de presque to us les vicaires apostoliques, elle se croit aussi le
devoir d etre leur maitresse et de regler leur opinion comme elle regie
leur budget. Or sa pensee, a elle, s’identifiant avec celle du Pape, il I
ainve fatalement que la parole de deux cents Peres de l’assemblee
oecumEmque demeure toujours la parole du Pape seul.
Et de fait, il est inoui encore qu’un seul de ces Prelats, fils de
la Propagande, ait eu le courage de parler devant le Concile ou de
voter autrement qu’on ne le voulait. Ce seul argument demeure d’une
�puissance demonstrative incomparable contre leur liberty rdelle, car,
K> tandisque toutes les Eglises, sans exception, ont eu quelques voix independantes, l’Eglise que j’ appellerai de la Propagande, n’en a encore
K produit aucune.
Au-dessus de cette surveillance d’une institution, les Jesuites en
. ont menage une autre qui se montre plus rarement et se reserve pour
Rs grands coups. Celle-ci atteint les plus hautes tetes, quand elles
|
sont levees, et fait trembler malgrd eux ceux qui se sentiraient des
F- . velleites d’ independance. J’ ai nomme 1’ autorite supreme de Pie IX.
Trop longtemps on a essaye de releguer son action au second plan,
dans l’histoire privee du Concile, en laissant dans 1’ombre une figure
gt qui a droit au plus grand jour. Les historiographes, jusqu’ a cette
heure, se sont contentes de dire, a chaque nouvel incident conciliaire,
_ Best l’oeuvre de la cour romaine. Eh bien, la cour romaine c’est
Pie IX, et 1’ histoire dechirant, quand le moment est venu, les voiles
vtu mystere, doit laisser a chacun la responsabilite qui lui revient. Elle
doit dire que c’est Pie IX qui a voulu le concile, malgre les Cardinaux,
qui veut encore, malgre eux, son infaillibilite personelle. C’est lui qui
a exig£ cette salle conciliaire ou 1’ on ne s’ entend pas; c’ est lui qui
L
s’taite contre Audu et lui arrache 1’abdication de ses droits; c’est lui
qui refuse de recevoir le postulatum ou la minorite demande a ecarter
iA des debats malheureux; c’est lui qui introduit la question brulante,
contre toutes les regies; c’est lui qui etouffe subitement la discussion,
L.. quand elle devient mena^ante pour ses pretentions; est lui qui exige,
K
des cures de Rome, l’adresse qu’ils avaient d’abord refusee; c’est lui
‘depossede le P. Theiner pour recompenser M^. Cardoni; c’est lui
■S-J qui afflige, par des classifications regrettables, les prelats qui, au jour
anniversaire de son election, sont venus le feliciter; c’est lui qui appelle
Kruidi appres son discours, pour contrister son ame independante; c’est
lui qui exige du Concile ou son infallibility personelle ou le courage
B de mourir sous le soleil et dans la fievre; c’est lui qui veut etre tout,
A . la foi universelle et la Tradition: la Tradizione sono io!
Jamais on n’avait vu l’absolutisme de si pres, dans une institution
V que J. C. avait fondee libre et inddpendante, malgre son unite monarchique et indivisible.
Les Papes du moyen age avaient sans doute, plus d’une fois,
" exagere leurs droits et leur pretentions, mais cette exageration meme
pouvait, a tout prendre, donner comme excuse le bien des peuples qu’
k. . on se proposait, ou la gloire de l’Eglise qu’on voulait defendre. Aujourd’
hui nous sommes en face de la Papaute luttant, non pas contre les
princes, mais contre l’episcopat, comme si Pie IX pouvait trouver sur
^a ruine de ses freres un trone plus dleve, ou, dans leur aneantissement,
une forteresse plus inexpugnable. 0 malheur des temps et abus des
B ■ plus saintes institutions! on ne veut plus qu’un seul eveque veritable
dans le monde, le Pape, un seul docteur infaillible et autorise, lePape!
Que toute voix se taise, si ce n’est pour dire ce qu’il aura dit, que
B,A toute action ne s’ exerce plus que sous sa jurisdiction dpiscopale, uni-
,. ..
v
X
�6
verselle, immediate, qu’ils renient leurs droits imprescriptibles, ceux
qui ont .ete etablis de Dieu pour gouverner, qu’ils dechirent les pages de
l’Evangile ou ces droits sont graves; il ne faut plus qu’une bouche,
une main, un monarque absolu, alors, dit-on, alors seulement nous
aurons l’ordre universel. Ainsi il y a 40 ans, un ministre parut, a la
tribune fran^aise, pour dire: l’ordre regne a Varsovie. Oui, mais
c’etait l’ordre que cree la mort; on avait tue la Pologne. L’ordre
qu’ on veut, c’ est la mort de 1’ Eglise.
Je sais bien qu’elle ne peut pas mourir cette Eglise, et cette foi
console mon ame, mais elle peut souffrir et elle souffrira, par la faute,
des siens. Malheur a ceux qui, par leur connivence, aident le scandale
et s’appretent a le multiplier.
Ils demandent ail petit nombre de rendre les armes, comme si
l’amour de la paix pouvait decider l’honnete homme, le chretien, l’eveque, a fouler aux pieds ses droits et a jeter, a toutes les ambitions,
les prerogatives inalienables que Dieu lui a confiees. Ils orient a l’aulicisme, comme s’ils pouvwnt impunement ddcerner a autrui le titre
qu’ils gagnent par leijJyfliblesses et leurs adulations quotidiennes.
Aujourd’hui, les Cesars s’eclipsent visiblement, et partout; j’ai beau
chercher Louis XIV, ou Joseph II, les gouvernements sont radicalement
transformes et se confondenfc desormais avec la patrie, qui, elle, au
moins n’a jamais eu de courtisans. Il ne demeure en realite qu’un
vrai Cesar etant, a lui seul, tout dans le spirituel et le temporel, distribuant ses faveurs a ceux qui le defendent et faisant sentir sa colere
a ceux qui le contredisen|, celui-la ne s’ appelle ni Francois-Joseph, ni
Napoleon III.
Et tandis que cette fois iMtes les puissances temporelles ont
scrupuleusemet respecte la liberte Au Concile, une seule 1’ a genee de
toute maniere, 1’ a redoutee, 1’ a aneantie. — Je n’ ai pas besoin de
la nommer — Ainsi F Eglise qui avait fourni aux societes civiles le
modele d’une monarchie, ou 1’ Element aristocratique et populaire temperaient efficacement les exces de la puissance supreme, 1’ Eglise qui
avait, la premiere, donne au monde moderne 1’ exemple de ses grandes
assemblies, discutant, dans la liberte, les droits de la verite et de la
justice, cette Eglise nous presente aujourd’ hui le spectacle d’ un con- 11
cile sans liberte et la menace d’ un absolutisme sans contrdle.
Esperons que 1’ exces du mal provoquera le retour du bien. Ce
Concile n’ aura eu qu’un heureux resultat, celui d’ en appeler un autre, . ’ ■
reuni dans la liberte, ou l’on admettra une discussion veritable, ou
chacun pourra penser tout haut et sans crainte, ou la vie de F Eglise
s’epanouira spontanement et pour le bien universel. Le Concile du
Vatican demeurera sterile, comme tout ce qui n’est pas eclos sous le
souffle^ de 1’Esprit Saint. Cependant il aura revele, non seulement
J
jusqu’a quel point 1’absolutisme peut abuser des meilleures institutions
etudes meilleurs instincts, mais aussi ce que vaut encore le droit, alors
meme qu’il n’a plus que le petit nombre pour le defendre. Quelle
belle page dans l’histoire pour cette minorite qui s’est maintenue huit
�I mWjsans avoir une heure de decouragement et qui, au dernier moment,
Unit par un coup d’ audace heroique !
La discussion est devenue plusque jamais impossible; on ne veut
plus la souffrir. Les meilleurs et les plus moderes des orateurs ne
peuvent se faire entendre qu’a travers des interruptions continuelles.
La majorite vient de renoncer en masse a la parole. Les presidents
la felicitent de sa resolution. Que faire alors? Les chaleurs obligent
les vieillards a fair le champ de bataille pour se r^server, comme les
temoins du passe, dans des temps meilleurs. Le nombre des courageux
opposants diminue par ces departs de chaque jour. Il faut absolument
accepter la derniere bataille. Pour hater 1’heure des non placet, la
minorite, en masse, a cesse de parler.
Quelques ames effrayees auront cru tout fini. Non. Le silence
de la minority est devenu, pour les plus clairvoyants, une affirmation
de sa dignite et de sa force, et lorsque quelques uns ont semble lui
dire: rendez les armes, elle a repondu, comme Leonidas: Venez les
prendre.
Elle les apportera le jour de la session, si ce jour doit luire, en
d6posant ses non placet. Nous verrons alors si la masse aura le cou
rage d’ecraser 1’intelligence, la liberte et la valeur.
Si la multitude passe quand meme, nous lui predisons qu’elle
nrira pas loin. Les Spartiates, qui etaient tombes aux Thermopyles,
pour defendre les terres de la liberty, avaient prepare au hot impitoyable
du despotisme la defaite de Salamine.
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2018
Publisher
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A name given to the resource
La derniere heure du concile
Creator
An entity primarily responsible for making the resource
Darboy, Georges [1813-1871]
Description
An account of the resource
Place of publication: Munich
Collation: 7 p. ; 23 cm.
Notes: From the library of Dr Moncure Conway. Inscription on front cover: Presented to M.D. Conway by Dr. Dollinger: a letter written by the Archbishop of Paris who was shot by the Communists. Georges Darboy was a French Catholic priest, later bishop of Nancy, then archbishop of Paris. He was among a group of prominent hostages executed as the Paris Commune of 1871 was about to be overthrown.
Publisher
An entity responsible for making the resource available
H. Manz'sche
Date
A point or period of time associated with an event in the lifecycle of the resource
1870
Identifier
An unambiguous reference to the resource within a given context
G5408
Rights
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<p class="western"><img src="http://i.creativecommons.org/p/mark/1.0/88x31.png" alt="Public Domain Mark" /><br />This work (La derniere heure du concile), identified by <a href="www.conwayhall.org.uk">Humanist Library and Archives</a>, is free of known copyright restrictions.</p>
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France
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